Le journaliste sportif de « le point », Pascal Praud est revenu sur son blog sur le match nul 1 à 1 dimanche soir entre le Paris Saint Germain et l'AS Monaco.
« Le championnat de France est une auberge espagnole. Chacun apporte ce qu'il peut. Le samedi, c'est topinambours et rutabagas. Le dimanche soir, c'est caviar et champagne. Pour la vitrine de la Ligue 1, pour le plaisir de tous, il était important que PSG-Monaco soit réussi. Le match n'a pas déçu. Intensité, suspense, rythme, occasions, spectacle. PSG-Monaco ranime la Piste aux étoiles et creuse le fossé qui existe entre les équipes low cost du championnat et ces deux formations multimillionnaires que regardaient ce dimanche leurs propriétaires, assis tous les deux en tribune et sérieux comme des papes : les rois de la potasse et du gaz naturel, Dmitry Rybolovlev et le cheik Tamim Ben Hamad al-Thani. Ce n'est pas demain que l'émir quittera la loge présidentielle et embrassera la pelouse après une victoire. On ne badine pas avec le foot.
L'argent ne fait pas le bonheur, mais il construit les grandes équipes. Paris et Monaco ont investi 500 millions d'euros en deux ans. Zlatan Ibrahimovic et Radamel Falcao marquent les buts selon la règle que les stars sont décisives dans les matches à enjeux. Ibra crée la reprise de volée de la semelle. Falcao pousse le ballon de la clavicule droite. Les buteurs inventent des gestes qui n'appartiennent qu'à eux, comme John McEnroe créait son service au tennis. Il a fallu dix ralentis pour analyser comment Falcao avait marqué, et encore, personne n'était d'accord. La tête, le bras, l'épaule, le défenseur adverse ? Falcao a marqué. Personne ne sait comment. »