L'ancien joueur parisien (96-97) Leonardo Nascimento de Araújo est le nouvel homme fort du PSG, il a été confirmé au poste de Directeur Sportif lors du conseil de surveillance d'hier, après 15 jours de suspense et d'atermoiements. Au côté de Nasser al-Khelaifi, il a tenu une conférence de presse au Parc des Princes hier soir, dans laquelle il exprime sa joie de retrouver Paris et sa fierté de faire partie de la nouvelle aventure du PSG.
« Tout d'abord, je suis très content d'être là », affirme t-il en préambule se remémorrant son passé de joueur au PSG : « Quand j'étais joueur, j'ai passé 14 mois intenses dans ce club. J'y ai gardé des souvenirs très forts. A l'époque, partir n'avait pas été une décision facile, mais j'ai toujours su que j'y reviendrais un jour. Je ne pensais simplement pas que ça se passerait comme ça, 14 ans après ». Son arrivée, maintes fois annoncée, à Paris a fait l'objet d'un feuillon rocambolesque, ponctuée par cette étonnante conférence de presse de Milan, dans laquelle il semblait regretter ne pas pouvoir rester à l'Inter : « Même si ça n'a pas été facile de quitter l'Italie, même s'il y a eu un peu de confusion, c'est un réel plaisir pour moi d'être là aujourd'hui ».
La décision de rejoindre Paris était dans un coin de sa tête depuis son premier contact avec les Qatariens à Doha mi-juin, cependant Leonardo a demandé un délai de réflexion à la suite de cette conférence, ce qui a quelque peu surpris les supporters. Il s'en explique : « Sincèrement, si j'avais été libre, je n'aurais même pas eu besoin de réfléchir. J'avais déjà été contacté par Paris en 2004 et 2006, je suis toujours resté proche de ce club. Ce que je ne pensais pas, c'est quitter l'Inter dès cet été parce que j'étais heureux là-bas. Il y a cinq mois, je gagnais la Coupe d'Italie, je préparais déjà la saison à venir, mes rapports avec M. Moratti étaient bons… Même lorsque Paris m'a recontacté, j'ai répondu : "Je crois que ça ne sera pas possible". Finalement, les dirigeants ont insisté et ils ont bien fait ».
Ce départ de Milan pour Paris est comme un crève-cœur pour le Brésilien qui a vécu 14 ans en Italie, obtenant la nationalité italienne et épousant la journaliste de Sky Sport Anna Billo, mais le challenge parisien proposé par Nasser al-Khelaifi l'a poussé à changer de vie : « Ce choix n'a pas été facile. Que ce soit en tant que joueur, entraîneur ou dirigeant, j'ai quand même passé 14 années de ma vie à Milan. Je ne quitte pas simplement un club, je quitte aussi une vie. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir très envie de réussir ici. J'en rêve », d'autant plus que « j'ai été choisi par des personnes organisées, qui ont envie de réaliser quelque chose de très positif pour le Paris-SG. C'est un honneur d'être à leurs côtés ».
Ayant réussi à obtenir les pleins pouvoirs sportifs, ce qui a donné lieu au débarquement du président Robin Leproux, Leonardo ne compte pas pour autant faire une révolution de palais. Il souhaite prendre la température du club, discuter avec les membres du staff actuel avant de prendre ses marques et ses premières décisions : « Pour l'instant, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir. Le club a été racheté le 30 juin, je viens seulement d'arriver… Il va me falloir un peu de temps, mais le club est en bonne santé avec une tradition, une histoire et un potentiel extraordinaires… Il n'y a rien à inventer ».
Cependant le mercato parisien est en stand-by à 3 semaines de la reprise du championnat, mais le Brésilien tempère l'ardeur des supporters qui veulent dès à présent voir des grandes recrues débarquer dans la capitale : « On n'est pas pressé. Avec les nouveaux propriétaires, nous sommes là sur le long terme. Notre but n'est pas de gagner le premier match de la saison, mais de faire en sorte que le club soit compétitif chaque année sur la scène nationale, mais aussi européenne. Et ça, ce n'est pas en achetant 10 Messi d'un coup qu'on y arrivera. Construire, ce n'est pas ça. Il y a beaucoup d’exemples dans d’autres équipes où les nouveaux propriétaires arrivent et achètent. Ici, il existe une base, il faut l’améliorer toujours pour se maintenir à haut niveau. Mais ne vous attendez pas à ce que ce soit la fête ».
Le plus urgent est de s'entretenir avec Antoine Kombouaré, ce qui a été fait hier soir au téléphone, pour partager leurs points de vue et voir quels changement apporter à l'effectif actuel : « C’est le moment d’étudier et d’organiser. Il y a beaucoup de choses à faire. Et la première chose à faire est de parler avec l’entraîneur pour connaître la réalité de l’équipe, savoir quels sont les joueurs qui restent et ceux qui souhaitent partir, quels sont ses besoins… Le club est en bonne santé, seulement le changement apporte quelques difficultés pour mettre les gens en place ».
L'objectif de Leo c'est de construire une équipe compétitive pour jouer la Ligue des Champions e s'appuyant sur les acquis de cette saison : « Une équipe comme le PSG, qui a eu des résultats la saison dernière, il n’y a rien à inventer, seulement à améliorer pour arriver là où toutes les équipes européennes veulent arriver : la Ligue des champions et donc être compétitif en France et en Europe ». Pour se faire, plusieurs noms ont déjà été évoqués, notamment ceux de Ganso et de Ménez, mais le nouveau Directeur Sportif rétorque que « le mercato est fou. Plein de noms circulent, plein de sommes aussi… ».
On suppose tout de même qu'il a déjà commencé à entrer en contact avec les potentielles futures recrues du PSG, ce qu'il réfute : « Je n’ai pas eu de contacts directs mais j’ai planché sur la nouvelle saison de l’Inter jusqu’au 25 juin. Les choses commencent vraiment aujourd’hui. Tant que je n'étais pas officiellement nommé, je ne pouvais pas le faire ». On attend donc que Leonardo s'attelle rapidement à la tâche, lui qui affirme une nouvelle fois pour conclure la difficulté de son choix : « Si je n'avais pas eu ce lien aussi fort avec le PSG, il m'aurait été impossible de quitter l'Inter ».