On le sait depuis la nuit des temps, le PSG est le terrain de jeu privilégié des journalistes. Si l'on devait comparer cela à des faits historiques, le résultat serait ainsi : à l'époque de l'Ancien Régime, le Roi était au pouvoir et les courtisans complotaient derrière son dos. Ici, le roi est clairement identifié. C'est le PSG. Ses courtisans, sont ses détracteurs (journalistes entre autres). Après ces dix derniers jours agités et marqués par des turbulences médiatiques, Leonardo a fait de la maxime « ne pas tendre le bâton pour se faire battre », sienne.
Ainsi, suite à la cruelle désillusion hier soir au Parc des Princes, le brésilien a tenu à s'exprimer sur la contre performance parisienne. Par là même, il évite toute polémique dont les journalistes sont friands, même s'il est bien conscient que « quand on est une grande équipe, il y a beaucoup de choses qui se disent ».
La pilule est difficile à avaler. Le Parc était rempli. Les anciens abonnés d'Auteuil étaient à Auteuil, les anciens de Boulogne à Boulogne. Des banderoles de soutien au kanak étaient fièrement brandies. L'occasion de faire l'écart sur les rivaux trottait dans les têtes. La possibilité d'inscrire le 2000ème but parisien en championnat était d'actualité. La soirée s'annonçait belle. Tout était réuni pour faire de la 14ème journée un tournant du championnat. Et voilà que Jean Fernandez et son système ultra-défensif (5-4-1) venaient gâcher la fête. De là à dire qu'il fait preuve de génie, n'exagérons rien. D'autant plus que ce système est contre-productif et tue le football. C'est justement un exemple à ne pas suivre. Rester camper dans ses positions et attendre. Voilà qui devait faire sourire un grand nombre de spécialistes du foot.
Néanmoins, les parisiens n'ont pas su trouver la faille. Pourtant, les occasions en fin de match ne manquaient pas. Mais à l'image de la frappe de Bodmer seul face à un gardien déjà au sol, le manque d'implication, de finition et l’excès de suffisance peuvent être constatés. Le résultat est bel et bien là : la deuxième défaite du leader en championnat. De surcroît, sur ses terres : « c'est une défaite, et ce n'est pas la première. C'est la deuxième en Championnat. On reste premier, donc ça va, on a encore beaucoup de choses à faire. […] Quand vous perdez chez vous, c'est toujours un peu triste, mais ça fait partie du jeu ».
En ce qui concerne l'arbitrage, il a été catastrophique sur l'ensemble des terrains de ligue 1. Se retrancher derrière une telle excuse signifierait refuser de se remettre en question. Cela ne correspond pas au PSG de se cacher derrière l'arbitrage. Alors, ne prenons même pas le temps d'évoquer ce sujet sensible ou ce sujet que Platini a rendu sensible, même si au regard des prestations arbitrales de ces derniers matchs on peut se demander : à quand l'arbitrage vidéo ?
La semaine prochaine s'annonce cruciale et son dénouement, déjà déterminant : « la semaine qui s'annonce est importante, car on va jouer contre Marseille ». C'est déjà le Classico, le rendez-vous que personne ne veut manquer. Contrairement aux saisons précédentes, le PSG se déplace en leader chez son meilleur ennemi. Alors quoi de mieux qu'un Classico pour relancer la machine ? « Et je pense qu'on va avoir une bonne réaction contre Marseille ». Le doute, il est dans les têtes marseillaises. On a plus de chances de voir des têtes coupées dans le sud que dans la capitale. Et pour cause, ils viennent de subir un énième revers et accusent un retard de 12 points. En cas de défaite, l'OM se retrouveraient à 15 points des parisiens. Alors quoiqu'en disent les journalistes la pression est bien à Marseille.
Alors bien évidemment avec cette seconde défaite en championnat, il était évident que les journalistes allaient poser pour la cinquantième fois la question suivante : Kombouaré, sera t-il encore sur le banc le week-end prochain ? L'occasion d'agacer le club de la capitale était une nouvelle fois trop belle pour passer à coté. Toutefois, la réponse de Leonardo est tout aussi claire : « mais bien sûr… Il est l'entraîneur. Rien n'a changé. On échange beaucoup ensemble, il sait ce qu'il se passe. Je le répète, c'est vraiment clair. Il est le coach et on va continuer ».
Toutefois, on peut se demander si Kombouaré est l'homme de la situation ? Niveau fond de jeu, depuis quelques matchs, c'est pauvre. Avec des joueurs d'une telle qualité, comment est il possible d'être confronté à ce manque de créativité, de fluidité, de percussions, de jeu simple ? Être incapable de trouver l'ouverture face à une équipe si faible, même retranchée dans ses camps, à ce niveau, c'est difficilement concevable.
Le kanak est dans sa troisième année au PSG, après être passé auparavant à Valenciennes. N'a t-il pas l'expérience et le vécu nécessaire pour proposer un système tactique plus approprié ? Le 5-4-1 était sous nos yeux, bien lisible. Et pourtant, il a fallu attendre les dix dernières minutes du match pour voir casque d'or opérer à un changement tactique. Le 4-2-3-1 traditionnel s'est transformé en 4-4-2 en losange dont le principal bénéficiaire est Pastore. L'entrée en jeu d'Erding en tant que deuxième pointe a permis à l'équipe parisienne d'amener plus de danger devant le but nancéien.
Mais encore faut-il avoir les joueurs adéquates pour rentabiliser ce système. Erding, malgré un manque de réussite flagrant, a permis de se rendre compte que le 4-4-2 en losange avec Matuidi en tour de contrôle devant la défense, est une possibilité à envisager. Pastore s'est montré plus dangereux en quinze minutes que sur les 75 qui ont précédés. Gameiro a touché autant de ballons dans ce petit lapse de temps que durant le reste du match. Il a eu une occasion tellement chaude que l'on se demande encore comment a t-il fait pour ne pas mettre le ballon au fond des filets.
Malgré la dureté de la déception, cette défaite est intéressante dans le sens où elle permet d'entrevoir des possibilités tactiques. Au delà du résultat, on a pu apercevoir un système prometteur et dans lequel le meneur de jeu parisien s'y sentait nettement plus à l'aise. Elle aura peut être un effet électrochoc. Trop de suffisance, à l'image de la défense de Bodmer sur le but nancéien (qui marche tranquillement), des passes molles et inutiles, un manque d'implication, et un manque de réalisme face au but, ne sont plus envisageables coté parisien.
Elle nous fait également remarquer que beaucoup de travail doit encore être effectué. Une saison est longue avec ses 38 journées de championnat. Rien n'est perdu, rien n'est gagné : « on en est qu'à la 14e journée. L'année est longue et on a encore beaucoup de travail à faire ». Aujourd'hui, Leonardo a vu « beaucoup de bonnes choses ». « Il n'y a aucun souci » rajoute le directeur sportif parisien.
Messieurs les journalistes, avez vous reçu le message bien distinct qu'a délivré Leonardo ? Kombouaré est en place alors laissons le PSG travailler.
Enfin , est ce que Kombouaré va réussir à apporter sa patte tactique dans le jeu parisien ? Va t-il réussir à fluidifier le jeu ? Des questions actuellement sans réponses, qui mériteraient au moins des prémices. En tout cas, le kanak « a la pleine confiance du club et on va continuer le travail ».
Alors, verdict au Vélodrome dimanche soir pour un match qui s'annonce déjà décisif.