Les quatre fantastiques, comme l'on a coutume de les appeler, font fureurs depuis le début de la saison. Adulés parfois, critiqués la plupart du temps, le quatuor offensif est aujourd'hui une addition de quatre joueurs dont le résultat n'est pas toujours un collectif.
Statistiques
D'une manière générale, les statistiques parisiennes sont plutôt intéressantes et prometteuses. Les résultats sont homogènes et élevés.
Néné : 7 buts 4 passes décisives
Pastore : 6 buts 2 passes décisives
Menez : 3 buts 5 passes décisives
Gameiro : 9 buts 1 passe décisive
A l'image du PSG, le quatuor offensif a connu en ce début de saison, deux périodes : la réussite et la disette. Ainsi, nous avons voulu mettre en évidence quelques chiffres.
Du 06.08.2011 au 05.11.2011
Néné : 6 buts 3 passes décisives
Pastore : 6 buts 2 passes décisives
Menez : 2 buts 4 passes décisives
Gameiro : 8 buts 1 passes décisive
Collectivement : le quatuor offensif a donc inscrit 22 buts en 12 matchs soit 1.8 buts par match. Un but est inscrit en moyenne (par les quatre de devant) toutes les 49 minutes. Le PSG a également engrangé 29 points sur cette période soit une moyenne de 2.4 points par match.
Du 06.11.11 à aujourd'hui
Néné : 1 but 1 passe décisive
Pastore : 0 but 1 passe décisive
Menez : 1 but 1 passe décisive
Gameiro : 1 but 0 passe décisive
Collectivement : le quatuor offensif a donc inscrit 3 buts en 6 matchs soit un but tous les deux matchs. Ce qui équivaut à un but toutes les 180 minutes. Des statistiques renversantes au regard des 12 premières journées. De la douzième journée à la dix-huitième journée, le PSG a engrangé seulement 8 points soit une moyenne de 1.3 points par match.
Le quatuor offensif a donc sacrément de l'influence sur les résultats du club de la capitale, qu'elle soit négative ou positive.
Les limites
Alors, les limites on les connaît et on les craint au fur et à mesure que l'on avance dans la saison. Et si ces joueurs là ne pouvaient être bons qu'individuellement ? Est ce que ces joueurs vont enfin réussir à faire de leurs individualités un collectif ? Le 1+1+1+1 va t-il enfin devenir un 4 ?
A l'image du dernier match, les « quatre fantastiques » ont tendance à jouer avec la tête un peu trop baissée. Menez et Néné sont dans le même registre d’ailleurs. Quand il fallait tirer, ils faisaient la passe. Quand il fallait faire la passe, ils préféraient la garder pour mieux la perdre ensuite. Pire, par fierté sûrement, ils préfèrent rester au sol, plonger quelques fois, et se plaindre de l'arbitrage. Limite comme attitude lorsque l'on prétend au titre de champion.
Néanmoins, ces deux-là sont généralement auteurs de replis défensifs intéressants voire même décisifs. Ils permutent assez régulièrement sur le terrain, mais ont faiblement tendances à centrer, ce qui empêche d'écarter la défense. Néné centre plus que Menez, mais ils sont d'une relative précision et sans efficacité la plupart du temps. Néanmoins, avec l'entrée en jeu de Hoarau, il aurait été de bon ton de faire des centres. Sa taille et son jeu de tête auraient pu faire basculer une rencontre aussi fermée.
Ils ont besoin d'être cadrés. A noter, que dans leurs styles caractéristiques, ces deux là sont capables de percussions pouvant débloquer des situations. Dommage, ce ne fut pas le cas contre Lille.
A vouloir trop conserver la balle, ils passent à côté d'occasions qui pourraient se transformer en but. Gameiro doit encore y penser. Une concurrence devrait être mise en place autour de Néné et de Menez. Celle-ci ne pourrait être que bénéfique. Car leurs attitudes, parfois un peu trop solistes constituent une véritable limite du quatuor offensif.
Pastore, le maître à jouer parisien, pourrait, à chaque match, être accrédité d'une ou plusieurs passes décisives, si ses coéquipiers ne vendangeaient pas certains caviars. Et au moment de faire le bilan des joueurs, certains ont tendances à oublier cette donnée. Pour quelqu'un qui n'a aucune influence sur le jeu et qui sert à rien soit disant, c'est assez paradoxal…quelques passes lumineuses sont à mettre à son actif hier soir.
Il a tendance à se montrer plus agressif dans ses intentions ces derniers temps, à l'exemple de ses tacles rageurs. Ils tentent sans cesse de se projeter le plus vite possible vers l'avant et de servir en première intention ses camarades. Il est sans cesse entouré de deux, trois joueurs. Normal dans ces conditions que le taux de réussite ne soit pas à son paroxysme. Son travail n'est pas toujours récompensé à juste titre.
Comme d'habitude, certaines de ses actions sont réalisées avec nonchalance, et ses passes sont parfois trop molles. Il joue trop facile. Mais, dans le camp parisien, ce genre d'action fait désordre.
Sorti sous les sifflets du Parc des Princes, « El Flaco » était mécontent de sa prestation. Car, contrairement à ce que certains croient, l'argentin a envie de faire la différence : « Je ne pense pas qu’il était en colère contre le remplacement. Peut-être qu’il était en colère contre lui-même car on veut toujours faire la différence. Comme il n’a pas pu la faire, il était peut-être en colère contre lui-même » explique Céara.
L'argentin n'est pas non plus utilisé à sa meilleure efficience ce qui constitue également une limite de ce quatuor offensif sans oublier son intermittence.
Enfin, la dernière pièce manquante du puzzle : Gameiro. Il doit sûrement encore penser à son énorme raté en début de match sur un éclair de génie de Pastore. Certes, on ne peut pas demander à Gameiro de réussir tout ce qu'il tente et d'avoir une efficacité à 100%. Cependant, sur ce genre d'action, et dans ce type de match, une occasion pareille, il ne faut pas la gâcher. Le match aurait été tout autre. Des espaces se seraient créés et sûrement qu'il aurait toucher plus de ballons dans ce match. Les autres occasions qu'il aurait pu avoir ont été vendangées par Néné puis Menez. Au final, le numéro 19 parisien n'en a une qu'une seule occasion qu'il ne devait pas manquer.
Contrairement à l'époque où il évoluait à Lorient, le PSG ne joue pas que pour lui. Il n'est plus le seul à pouvoir faire la différence et tant mieux. Cependant, quand il se trouve face au gardien, il doit être plus tueur.
Néanmoins, il a bien progressé sur la protection de balle et ses dribbles. Il remise également de manière plus intéressante. Ne reste plus qu'à marquer. Le plus important pour un buteur.
Le potentiel
Le potentiel de Pastore, Hazard l'évoque suite au match : « Pastore et moi sommes des joueurs qui ont fait de belles choses par le passé, donc c’est normal que l’on attende peut-être un peu plus de nous, mais on sait très bien que l’on ne va pas réussir tous les matchs. Il reste un grand joueur. Il est dans une période de moins bien en ce moment, tant mieux pour nous. Mais je ne m’inquiète pas pour lui. Je sais qu’avec ses qualités, il va réussir à sortir du ‘trou’ dans lequel il est en ce moment ».
A l'image de son génie argentin, ce quatuor offensif est promis à un bel avenir. Il a un tel potentiel que toutes les défenses de ligue 1 se replient dans leurs tranchées.
Aujourd'hui, il est composé de l'un des meilleurs buteurs de la ligue 1 ces dernières années. Il a dans ses rangs, un génie qui n'est pas encore au sommet de son art. Et surtout, la confiance n'est pas pleine et connaît que faiblement ses camarades. Et on le sait dans un sport collectif, il est impératif de connaître ses coéquipiers, de les comprendre, de les anticiper, de ressentir tout simplement les mêmes choses.
Aujourd'hui, si le PSG veut que son armada offensive soit efficace et efficiente, il serait intéressant d'instaurer de la concurrence aux postes de Menez et de Néné.
Quant à Pastore, le faire jouer avec deux attaquants devant lui, serait peut être la solution ou qu'il prenne plus de recul dans le jeu afin d'avoir une plus grande vision.
Les rumeurs qui circulent autour du PSG sur l'arrivée d'un attaquant poussent Gameiro à se surpasser encore plus . Même s'il n'a pas marqué hier soir, ses progrès sont intéressants.
Dans le football, il n' y a pas de secret. Le jeu collectif prime sur l'individualité. Parfois, il vaut mieux 11 joueurs moyens qui jouent collectifs que 11 bons joueurs qui jouent personnels. Alors, la meilleure solution au potentiel le plus fort de la ligue 1 est la solidarité, la cohésion et le collectif. Dès que ces joueurs auront la lucidité de créer quelque chose ensemble, ils deviendront des tueurs. Car pour l'heure, ils ne sont que quatre joueurs, qui à tour de rôle, jouent. Dommage, c'est ensemble et au même moment qu'il faut jouer.