Rarement le Championnat de France n’a paru aussi intéressant. La densité de clubs capables de rivaliser avec les grosses cylindrées du championnat semble considérable. N’en déplaise à certains, si le championnat se joue à vingt clubs, ils sont une dizaine à pouvoir envisager le Top 5. Là est tout le charme français, aux antipodes du « Big Four » anglais. C’est ainsi que la Ligue 1 est réputée pour son extrême difficulté à se stabiliser année après année. Chaque équipe fera valoir ses arguments, mais, cette saison, la bataille sera d’autant plus féroce que les effectifs n’ont pas été réellement bouleversés.
Le peloton maillot jaune
Avant tout, il y a les favoris, ceux qui visent le titre et rien d’autre. Au sein de ce peloton maillot jaune, on retrouve Marseille, le champion en titre et principal candidat à sa succession. Avec un effectif bonifié par l’arrivée d’Azpilicuelta et le retour d’André Ayew, les protégés de Didier Deschamps tenteront de glaner un second titre d’affilé, tout en réalisant un bon parcours Ligue des Champions. L’OM bénéficiera d’un Lucho Gonzales au top de sa forme, puisque contrairement à l'exercice précédant, le milieu argentin débutera la saison et pourra s’appuyer sur une deuxième partie de saison 2009-2010 très encourageante. Mais attention, à vouloir chasser deux lièvres à la fois, les Olympiens pourraient lâcher prise, ce qui ferait bien évidemment le bonheur de ses poursuivants. En tête du groupe de chasseurs, l’Olympique Lyonnais, fort de sa demi-finale de Champions League disputé face au Bayern. Les Rhodaniens ont également conservé leurs cadres. Ainsi, la colonne Lloris-Toulalan-Lopez demeure une assise solide autour de laquelle Claude Puel tentera de bâtir une équipe conquérante, qui a soif de titres après deux années de disette. En Gironde, si les cadres sont également restés, en dehors du départ annoncé de Marouane Chamakh, la situation paraît néanmoins plus délicate. Jean Tigana devra remobiliser une équipe qui a failli mentalement alors que le titre lui était promis la saison passée. Le nouvel entraîneur bordelais pourra compter sur ses deux internationaux d’expérience, Alou Diarra et Yohan Gourcuff.
Le groupe des poursuivants
Suit le gras du peloton, autrement dit les outsiders. Et là, les postulants sont nombreux. Evidemment, on y retrouve les européens de la saison dernière. Le LOSC, qui a un temps d’avance sur ses rivaux, pourrait même se mêler à la lutte pour le titre s'il réussit un meilleur départ que la saison passée. Il faut dire que les Nordistes ont tout de même réussi à conserver leurs meilleurs éléments, alias Yohan Cabaye, Gervinho et Eden Hazard. Juste derrière, on retrouve Auxerre et Monaco, deux équipes similaires qui tenteront de bouleverser la hiérarchie. Solide derrière, elles peuvent marquer à tout instant en contre, ou sur les phases arrêtées. Un peu plus loin, on entrevoit ces équipes à fort potentiel qui nous ont déçu l’an passé. En tête de ce groupe le Stade Rennais, désireux de regoûter à l’Europe. Les Bretons entament un nouveau cycle avec notamment les arrivées de Victor Hugo Montano et de Apam, l’ancien Niçois. Puis, suivent Toulouse et Paris qui n’ont pas confirmé leur bonne forme de 2008-2009. Enfin, il y a Montpellier, Lorient, Valenciennes et même Nancy. Ces équipes à petits budgets, se battront comme chaque année afin de bouleverser la hiérarchie établie. Laquelle de ces équipes sortira son épingle du jeu cette année ?
Le « grupetto »
Le « grupetto », les lâchés, les derniers, les relégués. Alors que certains se battent pour la gloire, d’autres luttent pour survivre et se maintenir. Ce sera sans doute le cas des trois promus : Caen, Brest et Arles-Avignon. Mais qui dit promu ne signifie pas forcément relégué. En effet, les trois petits nouveaux vendront chèrement leur peau, afin de grappiller point par point jusqu’à atteindre la mythique barre des «43». Selon la légende, quiconque atteint la fatidique barrière des 43 points conserve sa place parmi l’élite. Et ces petits poucets ont bien raison de croire en leur chance de maintien car, si on se réfère à la saison passée, deux des trois promus se sont maintenus. Encore mieux, l’un d’entre eux, Montpellier, s’est qualifié pour l’Europa League. Raison de plus pour rêver. S’il y a des outsiders aux places européennes, il en existe également pour les trois dernières places. Que ce soit des clubs en difficulté sportive depuis plusieurs années comme Sochaux, dont l'intersaison laisse beaucoup d'interrogations, ou d’autres traînant des problèmes financiers à l’image du RC Lens, tous se battront afin de se maintenir parmi l’élite. Reste à savoir si certaines écuries, à l’instar de Nice et Saint Etienne, sauront revenir dans le droit chemin, ou rechuteront de plus belle.
Article original sur Aftersport.fr