A l’occasion du match PSG – Caen, la radio RMC a réalisé un reportage sur SOS Racisme, qui a mis en place, en accord avec Robin Leproux, une commission de surveillance lors des matchs du PSG au Parc des Princes.
Ce dispositif consiste au déploiement d’une trentaine de bénévoles dans les travées du Parc des Princes, chargés de repérer les comportements déviants, racistes, ou insultant la direction ou les joueurs. Ces personnes disposent d’un questionnaire à questions ouvertes qui leur permet de relater les faits qu’ils remarquent. S’en suit, à la fin de chaque match au Parc, une réunion dans les locaux afin d’établir le bilan de la soirée. Contre Caen, aucun débordement notable n’était à signaler. RMC a suivi Mickael, un jeune bénévole présent dans la tribune Boulogne.
Reportage :
Debout au milieu du Kop de Boulogne, Mickaël est à l’affut. Son regard balaie les gradins avec minutie, tout en gardant un œil attentif au spectacle proposé sur la pelouse. Lorsque Mevlüt Erding double la mise pour le PSG, il exulte comme toute la tribune. Mais cet étudiant aux cheveux mi-longs n’est pas un supporter comme les autres. Ce samedi soir, il est en mission dans les travées du Parc des Princes. Bénévole pour SOS Racisme, il fait partie d’une commission de surveillance. Son but ? Observer et signaler les éventuels comportements racistes.
Avec son caban, son écharpe grise et son jean brut, il se fond parfaitement dans la masse. Il faut dire que Mickaël est un habitué des lieux. Voilà plusieurs saisons qu’il fréquente l’enceinte de la Porte d’Auteuil. Alors quand SOS Racisme l’a contacté pour intégrer son projet, il n’a pas hésité. « Ça me permet de voir les matches tout en surveillant les tribunes », jubile le grand brun. Un compromis qui ravit de nombreux bénévoles.
« Prendre les gens en flagrant délit »
« C’était une soirée très calme, reconnait Mickaël. Il y a eu quelques insultes envers l’arbitre, mais rien de méchant. Depuis le début de saison, les tribunes sont pacifiques. La sécurité s’est beaucoup renforcée. Donc il y a moins d’ambiance mais aussi moins d’incidents. » Créée au lendemain de la mort de Yann Lorence, en marge de PSG-OM la saison passée, la commission de surveillance pilotée par SOS Racisme mène une action avant tout préventive, sous l’œil bienveillant du PSG et de son président Robin Leproux, qui met à disposition toute la logistique nécessaire.
« Nous ne jouons pas le rôle de la police, assure Hermann Ebongue, le vice-président de l’association. Nous sommes des militants. C’est une sorte de prolongement de nos actions quotidiennes. Nous signalons tous les comportements déviants. Le but étant de prendre les gens en flagrant délit et de le signaler aux autorités compétentes. »
Les actes racistes sont présents dans de nombreux stades de Ligue 1, or à ce jour, un tel dispositif n’est déployé que dans le Parc des Princes. On peut donc se demander sa réelle utilité dans un stade pacifié et déserté de ses supporters.