En revenant avec un point de Lille, le PSG a rempli sa mission. Malgré un mois de janvier positif sur tous les plans (points, mental, solidité défensive), les Parisiens restent néanmoins à trois points du premier relégable.
ON NE s'attardera pas sur le nul entre Lille et Paris qui ont également partagé la médiocrité de leur football devant le public nordiste. Entre deux équipes craignant pour leur survie en Ligue 1, la rencontre a ressemblé à ce qu'elle proposait sur le papier : la réception du 12 e par le 15 e , à respectivement trois et un point du premier relégable au coup d'envoi. Paul Le Guen réfute cette thèse : « Je ne crois pas que l'on ait joué la peur au ventre.
Nos difficultés sont essentiellement dues à l'adversaire. » Sans ressort physique, sans grandes idées dans le jeu, Paris s'est replié en défense. Claude Puel résume le mieux cette sorte de non-match de deux grands brûlés de la L 1 : « On n'a concédé aucune occasion à cette équipe parisienne. Elle n'a obtenu que des coups de pied arrêtés et ne s'est jamais livrée. » Voilà pour ce triste 0-0, le score préféré du club de la capitale à l'extérieur (son quatrième de la saison). Mais l'essentiel est ailleurs. Il est dans ce que Paris a montré au cours de ce mois de janvier, promis à toutes les turpitudes avec son calendrier de stakhanoviste et ses chausse-trapes dissimulées entre le championnat, la Coupe de la Ligue et la Coupe de France.
De ses six rencontres (Epinal, Lens, Valenciennes, Lorient, Metz et Lille), Paris n'en sort vaincu qu'une seule fois (à Lorient, 1-0), pour trois succès probants (dix buts inscrits à domicile !) et donc ce nul à oublier mais qui compte pour un point quand même. Le redressement des hommes de Paul Le Guen se confirme aussi avec les premières victoires de la saison au Parc des Princes et les prémices d'un spectacle ressemblant à du football collectif et des exploits individuels de retour (Diané, Rothen).
En 2008, Paris a changé. « Je suis globalement satisfait, glisse l'entraîneur parisien. Il faut continuer à se bagarrer comme on le fait. On est mieux que l'on a été. » La transformation parisienne, si elle ne saute pas toujours aux yeux dans sa dimension technique, est flagrante dans ce que Paris dégage de solidité dans les moments durs. Hier, à Lille, quand il a fallu défendre. Face à Valenciennes, il y a dix jours, quand l'équipe a joué 85 minutes à dix. Mais le technicien parisien reste vigilant : « On n'a pas beaucoup de marge. On a réussi à ne pas craquer durant un mois capital (NDLR : décembre). Les équilibres d'équipe sont fragiles et il y a toujours un risque d'implosion. Il faut faire très attention. » En fait, il se félicite d'être resté l'entraîneur d'un PSG en multicrises depuis août dernier et remercie implicitement les différents décideurs du club (Cayzac, Bazin, Butler) de l'avoir maintenu.
Ce n'est pas à Nantes en Coupe de France, face au Poiré-sur-Vie (à moins d'une élimination gag), que le renouveau du PSG prendra une nouvelle épaisseur, mais éventuellement devant Le Mans le 9 février. Si l'embellie se confirme, il y aura comme un parallèle à établir avec les dix dernières journées de la saison dernière, celles du sauvetage. Paris s'était classé 2 e sur ces dix étapes. Il reste aujourd'hui 15 matchs pour boucler l'exercice 2007-2008 : finir 2 e serait à nouveau une bonne idée.