QUELQUES secondes après le coup de sifflet final de PSG – Le Mans (0-0), un match qui ne restera pas dans les annales, Yepes, Rothen, Armand et Camara s'en prennent verbalement à l'arbitre. Irrité, M. Moulin adresse un carton jaune au capitaine parisien, qui vaudra à ce dernier d'être suspendu dans deux semaines pour la réception de Monaco.
Les joueurs de la capitale, toujours douzièmes au classement, cherchent-ils à faire porter à d'autres la responsabilité des deux nouveaux points qu'ils ont perdus à domicile ?
Depuis le début de saison, le gâchis s'élève à 28 points abandonnés au Parc sur 39 possibles. Ce rendement limite forcément les perspectives. L'occasion était pourtant belle pour le PSG de prendre ses distances avec la zone de relégation, voire d'atteindre la dixième place du classement, pour la première fois depuis le mois d'août 2006. Dimanche prochain, le club parisien se rendra à Marseille avant de recevoir Monaco la semaine suivante. Il lui faudra réagir pour éviter de se retrouver en fâcheuse posture.
« Fin 2007, on aurait perdu ce genre de match »
« Il va falloir se bagarrer jusqu'à la fin de la saison, être très costaud dans les têtes et ne pas se relâcher », prévient Paul Le Guen. Comme les fans parisiens, l'entraîneur parisien croyait que le Parc des Princes était redevenu une place forte, après un bon début d'année 2008 et malgré une pelouse en souffrance. Dommage. De nombreux ingrédients étaient pourtant réunis pour que ce match soit une fête réussie : un soleil généreux, des tribunes animées et la présence d'un public familial.
Il a manqué l'essentiel : du spectacle et des buts. Le PSG a semblé retomber dans ses travers de l'automne dernier. « Fin 2007, on aurait perdu ce genre de match, consent Paul Le Guen. On s'est procuré les occasions les plus nettes, mais on a manqué de liant devant, ce qui ne date pas d'aujourd'hui. On n'a eu ni la réussite ni le talent pour faire mieux. » Ces mots pèsent lourd dans la bouche du technicien breton, pourtant bien connu pour sa communication prudente. Que retenir de cette rencontre face à une inoffensive équipe du Mans, privée de cinq titulaires ? Un centre-tir de Rothen depuis l'aile gauche qui serait devenu le but de l'année si le ballon n'avait heurté le poteau avant de fuser le long de la ligne. Une tête de Diané trop croisée face au but grand ouvert. Ou encore la belle maîtrise technique du Brésilien Souza, titularisé pour la première fois et remplacé par Pauleta après une heure de jeu. Il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer et, surtout, oublier la situation comptable délicate dans laquelle le PSG reste embourbé.