explicites. On joue la 57e minute de PSG – Le Mans (0-0). Jérôme Rothen fixe longuement,
avec un brin d'incompréhension, le banc de touche parisien. Bien décidé à tirer, comme il en
a pris l'habitude depuis le début de saison, un coup franc excentré côté gauche, l'international
tricolore s'efface au profit du Brésilien Souza. Cette passe d'armes feutrée pourrait ne relever
que de l'anecdote si ce petit dysfonctionnement ne s'était répété avant l'exécution de chaque
coup de pied arrêté samedi après-midi. La barrière de la langue n'a ainsi jamais permis aux
deux hommes de se mettre d'accord. Se précipitant tous deux pour frapper des corners, ils se
sont marché sur les crampons. Mais avec un minimum de dialogue et de lucidité, ces cafouillages
initiaux peuvent vite devenir une vraie chance pour Paris.
Enfin un patron à droite ?
Au-delà
de quelques gestes techniques intéressants, Souza, pour sa première apparition sous ses nouvelles
couleurs, a surtout dégagé une grande autorité. Pas de doute, cet homme est un leader naturel.
áa n'a pas échappé à Alain Cayzac. « Je suis étonné, non par ses qualités, mais par son adaptation,
se félicite le président parisien. Il n'a que trois jours de vie en Europe, et il a joué comme
si cela faisait des mois qu'il était au PSG. » Quant à Paul Le Guen, son « je l'ai senti plutôt
à l'aise sur les coups de pied arrêtés » est aussi à décrypter comme un compliment. Surtout
que la complémentarité dans le couloir droit entre Souza et Ceará rappelle celle qui lie Armand
et Rothen côté gauche. Autrement dit, si Souza confirme ses promesses mancelles, le jeu parisien,
qui avait tendance à toujours pencher sur la gauche, sera enfin rééquilibré.
Rothen devra partager
le pouvoir.
Leader technique incontesté du PSG, Jérôme Rothen va pouvoir souffler un peu. Il
ne supportera plus, sur ses seules épaules, la pression de la mise en musique du jeu parisien.
Dans tous les clubs du monde, il n'est pas rare que certains leaders acceptent mal de devoir
laisser une part de lumière à d'autres. Mais avec un joueur intelligent et sensible à l'intérêt
du PSG comme peut l'être Rothen, il n'y a aucune raison pour que la cohabitation avec Souza
tourne au vinaigre. On en tient pour preuve la tape amicale qu'il a adressée au Brésilien lors
de son remplacement par Pauleta.
* Le PSG,
renforcé
par Sakho, Ngog et Sankharé, a été éliminé hier en 32es
de finale de la
Coupe Gambardella à Strasbourg (0-0, 2-3 t.a.b).