Alain Cayzac, pourquoi vous êtes-vous rendu à lentraînement du Paris Saint-Germain à quelques jours du choc face à lOlympique de Marseille, dimanche soir ?
Ce nest pas ce quon appelle une supervision. Je suis passé au club. Il y a quelques bons joueurs à lentraînement. Je suis juste venu voir comment ça se passait (sourire).
Au fil des ans, ce « Clasico » na-t-il pas perdu de sa saveur ?
Non. Quand on parle avec les Marseillais, qui jouent dores et déjà à guichets fermés pour ce match, il ny a aucun changement. Il perd peut-être un peu en intensité au niveau des déclarations, notamment des présidents, avant le match. Il y avait vraiment des déclarations très belliqueuses. Aujourdhui, je crois que tout le monde fait attention à ce quil ny ait pas dexcès de langage qui puissent engendrer de la violence. Cest la seule différence par rapport au passé. áa reste un grand rendez-vous pour les supporters. Mais aussi pour les clubs avec trois points à la clé.
Il y a également beaucoup moins de tension au niveau des équipes, non ? Il y a eu des années avec de la tension. Je me souviens de quelques petites altercations entre les deux Leroy (Ndlr : Jérôme et Laurent) ou à lépoque de Di Meco. Mais ça fait partie des faits de légende. Sur le terrain, il y a un arbitre. áa reste difficile mais ça na jamais été le problème. áa se situe davantage aux alentours du stade. A lintérieur des enceintes, surtout en raison dun climat, à un moment, tellement tendu, on a eu peur que ça puisse déraper. Mais, aujourdhui, avec des déclarations plus responsables des dirigeants, entraîneurs et joueurs, ça sest amélioré. Mais ça nen enlève pas lattrait, lintérêt et tout ce que tout le monde ressent pour ce « Clasico ». Et la vraie volonté de lemporter.
Prenez-vous cette équipe de lOlympique de Marseille au bon moment ?Je ne sais pas. Ce nest jamais le bon moment. Cette équipe a lair, apparemment, en bonne santé. On va les voir joueur en Coupe dEurope (Ndlr : en 16emes de finale de la Coupe de lUEFA face au Spartak Moscou). Ils ont lair bien mais cest un match qui nest pas comme les autres. Il ne répond pas aux règles habituelles des rencontres entre équipes de Ligue 1. Mais ça reste certainement une bonne équipe qui reste sur une bonne dynamique.
Quel discours avez-vous tenu à vos troupes ?
Les messages que je délivre dans les vestiaires restent de nature privée.
Ce message était-il lié au « Clasico » ?Non. Cétait davantage sur le fait quon entame le dernier tiers du Championnat. On avait besoin de faire un point assez général, avec un certain nombre de sujets à aborder. Jaime dire les choses en face. On sest dit les choses entre deux portes. On appelle ça faire un point à un tiers de la fin de la saison. Et où on sait que rien ne sera facile. On nest pas loin du haut, pas loin du bas. On a la chance dêtre la seule équipe française à être encore qualifiée dans les deux Coupes. Cest plutôt positif. Mais le Championnat reste la priorité. Tout peut arriver très vite, dans le bon et le mauvais sens. Il ny a pas si longtemps, Marseille état derrière nous mais, aujourdhui, ils sont cinquièmes. Jai éprouvé le besoin de dire ce que je ressentais. Et de délivrer un certain nombre de messages à quatorze journées de la fin.
De tous ces matchs face à lOM, gardez-vous un souvenir particulier ?
Quand on est allé gagnés deux fois de suite au Vélodrome en trois jours avec des exploits de Ronaldinho et Bernard Mendy (Ndlr : Saison 2004-2005), cétait assez surréaliste. Non, mon meilleur souvenir, ça a été la série ou, je reconnais, avec une certaine arrogance, on avait édité des maillots avec un chiffre différent à chaque fois quon les battait. Mais jen garde globalement de bons souvenirs¦ et de moins bons.
Cette rencontre na-t-elle pas perdu de son lustre en raison notamment du mauvais classement des deux équipes ?
Je ne crois pas. Hormis lOlympique Lyonnais, aucune équipe nest sortie de lauberge ou nest assurée dêtre européenne. On parle plus de cet aspect très particulier du Championnat de France avec un resserrement des équipes. On donne moins dimportance à chaque match et à la notion de « Clasico » quau fait quune équipe se trouve en haut du tableau avec deux victoires ou linverse. Dans la communication officielle, cest ce qui ressort le plus. Cest peut-être pour ça quon parle un peu de moins de cette rencontre. Mais ça monte progressivement en puissance. On est mercredi, on sent que ça commence à titiller tout le monde.