Avant le déplacement de son équipe dimanche à Marseille, le milieu du Paris-SG, Jérémy Clément nous en dit un peu plus sur sa relation avec Paul Le Guen et revient sur sa réputation de joueur discret. «Je préfère qu'on me laisse tranquille», dit-il. «Je ne vais pas faire plus d'interviews ou de trucs en dehors pour que les gens me reconnaissent. Ca ne m'intéresse pas». Entretien.
«Jérémy Clément, vous êtes, avec Zoumana Camara et Mickaël Landreau, le joueur le plus utilisé par Paul Le Guen cette saison. Pourtant, on a l'impression que vous restez le bon soldat très discret ?
C'est vrai, mais ça ne me dérange pas de ne pas être plus mis en avant. áa correspond à ma personnalité. De toute façon, un footballeur est d'abord là pour jouer sur le terrain. Ce qu'il se passe autour, ce n'est pas vraiment de notre domaine. Nous, ce qu'on nous demande, dans mon esprit, c'est d'être bon sur le terrain, de tout faire pour faire de bons matches et d'aider l'équipe à gagner.
Discret, ça ne correspond pourtant pas trop avec l'image d'un joueur qui joue à Paris !
Je ne sais pas… Chacun sa personnalité.
Vous êtes l'homme de Paul Le-Guen ?
Les gens disent ce qu'ils veulent. C'est vrai que j'ai connu trois clubs différents avec lui donc c'est normal que… (Il ne termine pas sa phrase). Je pense qu'il est satisfait de ce que je donne sur le terrain et puis, voilà. Il me fait confiance. Moi, en retour, j'apprécie de savoir à quoi m'en tenir avec lui. áa ne va pas plus loin et c'est vraiment très professionnel.
Mais il y a une vraie relation de confiance entre vous ?
Oui, ça c'est sûr ! Sinon, il ne m'aurait pas fait venir dans trois clubs… C'est quand même lui qui m'a lancé à Lyon, puis m'a fait jouer aux Rangers et à Paris. Après, moi, j'ai ma personnalité. Lui la sienne.
Pour votre carrière, ne ressentez-vous pas le besoin de plus communiquer, de plus vous mettre en avant ?De plus communiquer, non. De me mettre en avant ? Je ne suis pas fan, je préfère qu'on me laisse tranquille. Un joueur de foot, pour moi, doit plus s'exprimer sur le terrain qu'en dehors. Je ne vais pas faire plus d'interviews ou de trucs en dehors pour que les gens me reconnaissent. Ca ne m'intéresse pas et je n'ai pas envie de faire ça.
Vous sortez de deux saisons dans des contextes difficiles, aussi bien à Glasgow qu'à Paris. Cela vous a-t-il beaucoup changé du cocon lyonnais ?
Oui, c'est différent. A Lyon, le club est plus habitué à gagner et enchaîner les victoires. Maintenant, je ne dis pas que ces deux dernières saisons resteront comme des échecs. Moi, j'ai bien aimé mon parcours aux Rangers et j'aime bien aussi celui au PSG donc…
Avez-vous ressenti un besoin de vous émanciper ?
áa m'a fait un peu du bien. A Lyon, j'étais à côté de chez moi, c'est là où j'ai débuté… Pour grandir, pour franchir un pallier, j'avais besoin de quitter Lyon et de faire mes preuves un peu ailleurs.
Ce week-end, vous irez à Marseille. Par rapport à un Celtic – Rangers, c'est un peu de la rigolade, non ?
Non, c'est un peu dans le même esprit. Que ce soit Lyon – Saint-Etienne, Rangers – Celtic, ou Marseille – Paris, ça reste de gros derbies. C'est vraiment intéressant. Quand on est joueur, on rêve de disputer de telles rencontres, avec autant de pression. Ce sont de bons matches à jouer !»