JEUDI MATIN, au Camp des Loges, Mario Yepes a répondu aux journalistes, cest rare ! Mais il na pas dit grand-chose. Buteur mardi contre Auxerre, en demie de Coupe de la Ligue (3-2), il a commenté la victoire de Lens sur Le Mans (5-4). « Je peux bien prononcer trois phrases, ça ne coûte rien. » Le Colombien souvre peu à peu. Dans quelque temps, il devrait même accepter dêtre lacteur dune conférence de presse. Chaque jour, les médias convergent vers sa voiture. Yepes les accueille avec le sourire, écoute leurs doléances avant de les éconduire, toujours poliment. « Jai des choses à dire, répète-t-il souvent, mais pas maintenant. » Oui, beaucoup, notamment sur son début de saison commencé sur le banc. Il en a souffert. Il espérait plusde considération, sans doute sous la forme dun nouveau bail. Jusquau 31 août, date de la fermeture du mercato, son départ fut évoqué. Les dirigeants avaient reçu plusieurs propositions, pas toujours très concrètes. Plusieurs clubs sétaient renseignés. On avait parlé de Marseille, de Lille, du Werder Brême. Aucune offre navait convaincu le défenseur central. Pour célébrer sa première titularisation de la saison, le Colombien a attendu le 20 octobre et un déplacement à Valenciennes (0-0). Hier, Paul Le Guen a accepté dévoquer le sujet : « Tout a été clair dès le début. On a dit à Mario quon souhaitait débuter le Championnat avec les deux recrues (Camara et Bourillon) et quensuite, on ferait jouer la concurrence. Il na pas été banni, juste écarté. Et il est revenu de façon logique. Il ne faut pas compliquer les choses à lexcès. »
Lhomme de Camara
Mario Yepes profita pour réapparaître de la méforme de Grégory Bourillon. Il amis évidemment un peu de temps à retrouver un rythme correct, et à comprendre son nouvel associé, Zoumana Camara. Mais, depuis le mois de décembre, il est bien. Il semble même avoir progressé, défendant plus haut, lui à qui on reprochait la saison passée de se positionner trop bas.
« On est complémentaires, analyse lancien Stéphanois. Il est gaucher, moi droitier. áa marche bien. On communique beaucoup. Japprécie lhomme, qui joue un rôle très important dans les vestiaires. Défendre à côté de lui est un réel plaisir. » Les deux forment désormais une paire respectée et redoutée. Si Zoumana Camara détenait le pouvoir, il prolongerait certainement le contrat de Mario Yepes, qui sera libre en juin. Alain Cayzac, le président du club, assure quil y pense mais que ce nest pas lemoment. Tout comme Paul Le Guen, dailleurs. Dans quelques semaines, le PSG lui présentera sûrement un nouveau deal, et un salaire inférieur à celui quil touche actuellement (environ 230 000 euros brut par mois). Mais, sil souhaite vraiment le conserver, le club parisien ne devra pas tarder. Yepes est libre de signer dès maintenant où il le désire. Plusieurs clubs espagnols le savent. Villarreal et Saragosse sont déjà venus le superviser. Ils sont à laffût de la bonne affaire.