ON POURRA TOUJOURS voir en Paris un perdant vaillant, voire beau par instants. On pourra toujours souligner quil a, une fois de plus, été pour Lyon un adversaire compliqué à abattre. Mais on ne pourra guère aller au-delà. On ressort rarement glorieux dune soirée de défaite, encore moins avec quatre buts dans la soute du vol retour.
Relégable au coup denvoi après la victoire de Sochaux à Marseille (1-0), le PSG repart de Lyon avec les crampons un peu plus enfoncés dans la zone rouge. Ce qui, après trente journées disputées, ne lui était plus arrivé depuis vingt ans. Son match à Lyon na pas été honteux. Il a même comporté sa part de bravoure. Mené 0-2, Paris sera revenu à 2-2 en début de seconde période. Mais pour avoir cédé deux fois de plus, le PSG est forcé dobserver quil nest plus une grande puissance loin du Parc.
Les trois premiers mois de 2008 auront dailleurs érodé son statut de« machine » à lextérieur. Cinq défaites pour un nul en six déplacements depuis le début de lannée : sa baisse de régime en province a considérablement nourri le glissement du PSG vers la région la plus trouble du classement. Son échec à Lyon, hier soir, nest pas scandaleux en soi et ne relève pas dune surprise monumentale. Mais il révèle à sa manière à quel point la survie du PSG sera difficile cette année.
Il reste huit matches et laffaire sannonce dure, très dure. Parce que le déplacement à Gerland aura confirmé une double propension du PSG. Celle de ne pas exploiter suffisamment ses moments forts pour marquer, défaut qui assombrit lessentiel de sa première période. Et celle de vivre de façon incessante avec les erreurs a priori évitables, comme lillustra Camara sur le deuxième but de Fred. ì Bordeaux (0-3) et à Rennes (0-2), Paris sétait presque auto-détruit par une forme de résignation. ì Lyon, le PSG aura dabord montré un pouvoir de réaction remarquable en revenant à 2-2. Mais il a encore trop vite lâché par la suite, vidant le sens de ses efforts précédents. Paris peut faire douter ses adversaires, mais ce doute nest jamais trop profond : le mois dernier, à Marseille, les Parisiens avaient ouvert le score, puis ils avaient fini par abdiquer (1-2).
Quinzième en fin de saison dernière, dix-huitième aujourdhui, à huit petites journées de la fin… Au PSG, le temps des secousses conjoncturelles a laissé place à une crise structurelle dont lépilogue est encore difficile à anticiper. L 2 ou pas ? Pour linstant, cest oui, à la lecture du classement et parce quen L 1, il traîne plus dimpuissance que de raisons dy croire. Paris ne compte que deux victoires en 2008. La dernière remonte à deux mois. Contre Metz (3-0), au Parc…
Le Guen aura-t-il des solutions ? Des mots forts ou des choix déquipe qui inverseront leffrayante tendance dumoment ? Il na plus que huit matches, donc, pour trouver la clé et éviter dêtre le premier entraîneur à envoyer le PSG à létage inférieur depuis 1974… Même si elle pouvait être prévisible, cette défaite à Lyon a fait monter dun cran lurgence qui accable le PSG. Car son intérêt est de clarifier au plus vite sa situation pour ne pas faire de ses ultimes déplacements à Toulouse (36e journée) et à Sochaux (38e journée) des rendez- vous effrayants de pression…
En attendant, Paris se coltine une tonne dincertitudes au moment de se tourner vers ses deux prochains rendez-vous. Il y aura Lens, samedi, en finale de la Coupe de la Ligue, au Stade de France. Puis Strasbourg, le 2 avril, au Parc, en Championnat. La finale, la vraie finale ne sera pas forcément celle qui en porte lappellation…