Depuis que Colony Capital a repris le club parisien en 2006 (conjointement avec Butler Capital Partners et Morgan Stanley), on peut dire que ni la situation sportive, ni la situation économique du PSG ne se sont améliorées, bien au contraire. Après les années fastes Canal+, le club de la capitale est devenu une équipe presque anonyme, mais qui continue d'engendrer passion et ferveur de la part de ses supporters qui ont bien du mérite. D'ailleurs le climat devient tendu dans les travées du Parc, avec la défiance du public à l'égard de l'actionnaire, ainsi qu'avec les affrontements entre clans de supporters.
Des investissements et des recettes d'un faible niveau
Sébastien Bazin est la cible des critiques pour son manque d'engagement financier dans le secteur sportif, pourtant Colony Capital a injecté plus de 50 millions d'euros dans le club, entre le recrutement, le nouveau centre d'entraînement et les dettes qu'il faut éponger chaque année. Oui mais cela est bien insuffisant pour vraiment redresser un club qui a perdu son lustre d'antan. Une qualification régulière en Ligue des Champions est le salut pour sortir de cette situation, on le voit avec Lyon, Bordeaux et Marseille.
Mais pour cela, il convient d'investir aujourd'hui pour récolter demain. En clair, Colony Capital doit mettre plus de moyens sur la table pour renforcer l'équipe, mais le fonds de pension américain est plus obnubilé par l'obtention du Bail Emphytéotique concernant le Parc des Princes. Pour l'emporter Bazin devra sortir au moins 100M€ et là pas de soucis, il s'agit d'immobilier… C'est d'ailleurs sa principale motivation pour son investissement dans le Paris Saint-Germain.
Un déficit qui devrait atteindre 15M€ cette année
Pour ce qui est du déficit structurel du club, Bazin n'aura pas d'autre choix que de combler les caisses en fin de saison, sous peine de voir la DNCG intervenir. Et cette année le déficit prévisionnel est estimé (selon Le Figaro) à 15 millions d'euros, après avoir été de 5,4M€ l'année passée et de 12,2M€ en 2007/2008. On constate que ce déficit est presque directement lié au classement du PSG, 6ème l'an passé et 16ème l'année d'avant. Englué dans le ventre mou du championnat cette saison, l'équipe de la capitale est loin de l'objectif énoncé par l'actionnaire majoritaire (Colony détient 98,5% du capital du PSG depuis juin 2009) : "Je n'ai pas peur des mots, ce PSG doit être en Ligue des Champions la saison prochaine", déclarait pourtant Sébastien Bazin fin juillet…
Le dossier du Parc des Princes
Pour l'heure, Colony Capital n'entend pas ouvrir son portefeuille pour le mercato, ou si peu (on parle d'une enveloppe de 5M€). Dans ce contexte, difficile de renforcer l'équipe et il se murmure que l'été prochain Bazin ne devrait pas donner grand chose pour le recrutement, en attendant le résultat de l'appel d'offres. D'ailleurs que se passerait-il si Colony Capital ne devait pas l'emporter ? Il y a fort à parier que le fonds de pension abandonnerait le football. "Ce serait un désastre", souffle un proche du club, car le bailleur pourrait louer au prix fort le Parc au PSG et organiser d'autres manifestations que le football dans l'enceinte mythique de la porte d'Auteuil.
On n'en est pas encore là, mais les supporters et Sébastien Bazin ont la même inquiétude pour le moment, celle de voir le Paris Saint-Germain contraint de quitter son jardin. Pour l'heure il faut continuer avec les moyens du bord et espérer une qualification européenne en fin de saison. Dur challenge pour les joueurs d'Antoine Kombouaré…