Comme beaucoup d’autres supporters parisiens ayant fait le déplacement samedi soir pour soutenir leur équipe malgré l’ « interdiction », Ludovic Riaux (photo Le Parisien) s’est fait embarquer au poste et garder à vue pour un seul motif : il était immatriculé dans le Val d’Oise, ce qui tombait sous le coup de l’arrêté préfectoral mis en place ce jour là par le maire de Lens. Dans un entretien au Parisien, il raconte sa délirante aventure, dont bien d’autres pourront confirmer l’exactitude.
Pourquoi êtes-vous allé à Lens samedi ?
LUDOVIC RIAUX. Je n’avais jamais vu un match au stade Bollaert, on s’était dit que c’était l’occasion de voir la bonne ambiance de ce stade. On avait acheté nos places il y a trois semaines à la Fnac.
Pourquoi avez-vous été arrêté avant le match ?
Simplement parce que ma voiture est immatriculée 95. J’étais avec trois amis, deux d’entre eux soutiennent l’OM, l’autre le PSG et moi, je suis plutôt supporteur de Rennes. On savait qu’il allait y avoir beaucoup de contrôles et aucun d’entre nous n’avait d’écharpe ou de maillot. Arrivés dans le centre de Lens, des gendarmes ont vérifié nos papiers, notre coffre, il n’y avait rien. Ils nous ont demandé de nous garer et, une heure plus tard, un fourgon de police est venu nous chercher pour nous emmener au poste.
Que s’est-il passé au commissariat ?
Il y avait entre 50 et 70 personnes. Des gens comme nous, ils avaient ratissé super large ! Il y avait une famille de Lensois qui venait du Val-de-Marne. Quand j’ai dit aux policiers que cette situation était hallucinante, ils m’ont dit que des supporteurs parisiens pouvaient mettre des maillots de Lens…
Dans quelles conditions avez-vous été retenu ?
On s’est retrouvé à six dans une cellule de 5 m2 . Du grand délire ! On a été considérés comme des délinquants. On a été appelés tour à tour pour une audition. Les policiers étaient plutôt compréhensifs, ils nous disaient qu’ils ne faisaient qu’appliquer les consignes. Ils nous ont libérés à 21 heures.
Qu’allez-vous faire maintenant ?
Avant de quitter le commissariat, j’ai insisté pour porter plainte contre les forces de l’ordre pour arrestation arbitraire et détention abusive. Il faut prendre en compte le préjudice moral. La police a saisi nos places d’une valeur de 30 €. Il ne me reste que le justificatif d’achat. Je ne sais pas quoi faire, je vais contacter le PSG et le RC Lens.