Le président du Paris Saint-Germain est intervenu face à la presse au Camp des Loges ce jeudi, après l'annonce du décès du supporter parisien. Il est apparu grave et ému par la situation, qui va l'obliger à prendre de difficiles décisions pour éradiquer la violence qui entoure le club de la capitale.
Robin Leproux commence par adresser les condoléances du club à la famille de Yann : « Nous avons appris le décès de Yann L., je ne prononce pas son nom pour des raisons évidentes, qui nous a ému. Le Club tient à présenter ses condoléances à la famille et à exprimer tout le chagrin et la tristesse que nous ressentons devant ce malheur qui l’accable. Il faut vraiment que Yann ne soit pas mort en vain, c'est à dire que ce décès est terrible et c’est ce que m’a exprimé la famille ».
Il poursuit sur les conséquences de ce décès, lié à la violence qui a cours entre supporters parisiens, et que le club se doit d'éliminer devant la pression ministérielle et des pouvoirs publics : « Il ne faut pas qu'il soit mort pour rien, c'est à dire que nous avancions et prenions des décisions au Paris Saint-Germain, des décisions lourdes, nouvelles, et efficaces pour faire reculer la violence aux abords du Parc des Princes et lorsque nous nous déplaçons sur les matches à l’extérieur. Vous l'avez compris, nous allons continuer à prendre des mesures qui seront certes désagréables pour une partie des supporters mais qui sont absolument nécessaires pour qu’une bonne fois pour toutes on progresse sur ce sujet et que l'on mette hors des stades et très loin du football, ces gens qui viennent pratiquer la guérilla urbaine ».
Paraissant très affecté, le dirigeant parisien a même cherché ses mots dans son allocution : « J’éprouve une certaine émotion parce que ce que nous vivons là est assez terrible. Cette émotion est ressentie par l’ensemble des équipes du Club, des dirigeants, des actionnaires et des partenaires. Maintenant, on va prendre nos responsabilités et prendre toutes les mesures, encore une fois, qui seront nécessaires ». Parmis celles-ci Leproux précise qu' « on ne va pas reprendre la commercialisation des billets pour les matches à l’extérieur jusqu'à la fin de la saison, c’est une évidence. Nous avons passé un stade. C’est terrible ». Il ajoute également : « Nous avons suspendu les conventions qui nous lient aux associations de supporters. On ira beaucoup plus loin sur certaines mesures dès la saison prochaine ».
Mais d'ici là, il convient de mettre en place des mesures d'urgence pour apaiser le climat et rendre le Parc à ses vrais supporters. « Les mesures à prendre doivent être mises en place sérieusement. On ne doit pas pénaliser de nombreux supporters. N’oublions pas les 40.000 personnes présentes au Parc des Princes. Il ne faut pas vider les stades. Au contraire, on souhaite accueillir d’autres personnes et conforter le public qui se comporte très bien », avance le président parisien.
Les interdictions de stade seront donc renforcées et les auteurs de violences sévèrement punis. Robin Leproux se félicite d'ailleurs des arrestations réalisées dans le cadre de l'enquête judiciaire en cours, pour retrouver les auteurs de l'agression : « Je ressens un très grand soutien des forces de Police. Je salue les arrestations qui ont été effectuées parce qu’il faut absolument arrêter et punir les auteurs de cet acte. Nous sommes en train de construire un dispositif qui, j’en suis sûr, nous permettra de progresser. Aujourd’hui, nous n’avons plus le choix ».
Enfin le président du Paris Saint-Germain réagit aux propos de Rama Yade, remettant en cause la survie du club si des actes forts ne sont pas entrepris pour éradiquer définitivement la violence régnant actuellement autour du club. « La violence est un sujet suffisamment sérieux pour ne pas tomber dans le sensationnel. La violence est présente dans le football et dans d’autres clubs professionnels. Le travail que nous réalisons ici est nécessaire. Un club n’a pas de pouvoir judiciaire et ne peut pas résoudre ce problème seul », réplique Leproux en réclamant l'aide qu'il estime nécessaire dans cette bataille.