Interrogé par L'Equipe, José Pierre-Fanfan a le coeur qui balance entre le Paris Saint-Germain et l'AS Monaco, deux équipes avec lesquelles il a joué.
José Pierre-Fanfan, entre Monaco et Paris, votre coeur balance ?
J'ai passé deux saisons dans chaque club (Ndlr : 2001-03 à Monaco et 2003-05 au PSG). J'ai énormément de respect pour l'ASM, un club sain, honnête. Sur le plan affectif, j'ai plus d'affinités avec Paris. Ce club, c'était mon rêve de gosse, il m'a marqué à vie. 2004 (Coupe de France et vice-champion de France) reste la saison la plus aboutie de ma carrière.
La plus aboutie aussi du PSG depuis dix ans…
C'est vrai. L'été 2004, on sortait d'une grosse saison, ils ont tout fait exploser. Un groupe était né dans la difficulté, on était lancés. Sauf qu'au retour des vacances, on n'a rien compris. Gaby (Heinze) voulait partir depuis un an, OK, mais Juanpi (Sorin) ou Fred (Déhu) voulaient rester ! Ils étaient en renégociation, le club ne les a pas gardés. Pourtant, ça coûtait moins cher de les revaloriser que de recruter les joueurs qui sont venus…
Pourquoi le PSG n'est plus qu'une "équipe de coupes" ?
La vraie question, c'est pourquoi ils ne brillent pas en Ligue 1. Ça m'attriste mais quelque part tout s'explique. Le club n'a pas toujours eu l'effectif pour viser le titre mais si tu travailles dans la sérénité comme Auxerre ou Bordeaux l'an dernier, tu as plus de chances d'y arriver. Je parle de la stabilité intérieure, pas des médias. Le problème de Paris, ce n'est pas Colony Capital, c'est d'avoir un comité directeur cohérent, solide et pas de simples vitrines, pour construire un grand PSG. Les dirigeants ont pris Kombouaré. Ils doivent le garder au moins une saison pour le juger sur la durée.
Pouviez-vous prévoir une telle montée de violence dans les tribunes ?
Honnêtement, oui. Entre nous, on se disait : "Un jour, il y aura un mort". C'est dramatique. On sentait cette escalade de la violence latente. Attention, je ne fais pas l'amalgame entre les vrais supporters qui doivent terriblement souffrir, et les autres, ceux qui viennent au stade pour se défouler quoiqu'il arrive.
Y a-t-il des points communs entre Monaco et le PSG ?
Oui… Ils évoluent dans le même championnat ! (Sourire) Sinon… Ce sont deux clubs totalement différents. A l'image de la Principauté, l'ASM ne fait pas de vague. La pression, c'est l'écusson de la Principauté qui te la mets. Au PSG, la pression vient de partout. C'est vraiment un club très fort, le club de l'extrême. Dans le bonheur, le malheur, tout est exagéré.
Maintenant, vous pouvez nous le dire, qui était la taupe à Paris ?
Je ne sais toujours pas… Même si j'ai mson idée sur la question. Ce qui était hallucinant, c'était que l'intimité du vestiaire était dévoilée mot pour mot dans la presse. Paris n'est vraiment pas un club comme les autres…
Comment prépare-t-on une finale ?
Tu manges, tu dors finale… Toute la semaine, tu ne penses qu'à ça. La mise au vert est plus longue. Tu sens que le staff met tout en oeuvre pour optimiser la préparation des joueurs, la vidéo, la récupération, le mental…
Quel est votre pronostic ?
2-2, prolongations et tirs au but. Sachant que Ruffier est un très bon gardien… L'ascendant psychologique sera pour Monaco. Ils ont battu deux fois Paris cette saison.
Un mot sur votre actualité ?
Je travaille pour Canal comme homme de terrain. Je passe un diplôme (DUGOS) pour devenir directeur sportif. En juillet, j'intègre l'UNFP en tant que délégué de la région Nord. Je m'investis aussi dans plusieurs associations. Je vais participer au World Charity Soccer à Charlety (19 mai) organisé par mon pote Wagenau Eloi. Pas mal de personnalités sont attendues. Les bénéfices seront reversés à Haïti.