C'est Luis Fernandez qui a lancé Pierre Ducrocq en Ligue 1.
Le 10 mars 1996, le jeune milieu de terrain de 19 ans remplace Patrice Loko pour les deux dernières minutes d'une rencontre au Parc des Princes entre le PSG et Lyon. «C'est plutôt un bon souvenir», avoue le strasbourgeois. En souriant, il évoque les séances d'entraînement de l'ancien international. «C'était un meneur d'hommes, un peu foufou. Il s'entraînait avec nous, taclant pire que les joueurs.» áa, c'est pour la première collaboration entre les deux hommes. Revenu en décembre 2000 au PSG, Luis Fernandez accordera sa confiance au milieu de terrain jusqu'à la fin de saison.
«Il va attirer du monde au stade»
L'année d'après, Pierre Ducrocq sera prêté à Derby County en Premier League. «Depuis, on est resté en bons termes. On est toujours contents de se revoir.» Grégory Paisley, lui, a disputé deux rencontres avec le maillot parisien sous la houlette de Fernandez au début de l'année 2001. «On s'est croisé avant mon départ pour Rennes», explique le capitaine du Racing. Il se souvient «d'un passionné, d'un compétiteur» et juge son arrivée à Reims bénéfique pour lui. «S'ils se maintiennent, c'est un sauveur. Si le club descend, c'est parce que c'était mal engagé.» Pierre Ducrocq acquiesce et poursuit: «Il va attirer du monde au stade, recréer une ambiance derrière l'équipe.»
Luis Fernandez a ce statut de sauveur depuis son passage à l'Espanyol Barcelone. Il évite une relégation quasi certaine lors de la saison 2003-2004. Le champion d'Europe 1984 renforce cette image en participant aussi à celui du Betis Séville en 2006-2007. «C'est un rôle qui lui convient, analyse Pierre Ducrocq. Il est meilleur meneur de troupe que fin tacticien dans un projet de deux ou trois années. Il sait faire réagir les joueurs.» Il continue : «Luis ne vient pas à Reims pour rien. S'il débarque, c'est qu'il y croit.»
Grégory Paisley ne redoute pas un sursaut d'orgueil des rémois pour la première de leur nouvel entraîneur. « áa ne change rien. Ce n'est pas lui qui joue », glisse-t-il. Pour Pierre Ducrocq, c'est peut-être même un avantage de jouer le club champenois dès vendredi. « Ils vont être gonflés à bloc dans un stade plein. Et nous, on réagit bien quand on est dos au mur.»