Dimanche,
dans la foulée de Bordeaux – Paris-SG (4-0), les joueurs de la capitale
ont d'abord donné l'impression qu'ils cherchaient à réécrire un peu
l'histoire. Ils maudissaient ce manque de réalisme qui a empêché Giuly
d'ouvrir la marque à la 9e minute, et aussi quelques décisions
arbitrales. Zoumana Camara l'exprimait ainsi : «On ne peut pas dire
que le match ne se joue que sur nos deux premières occasions franches,
mais il est vrai que si nous les avions marquées cela aurait été
différent, ou comme à l'aller (1-0, 2e journée). Bordeaux a déroulé
après avoir marqué sur sa première occasion. Sur leurs occasions, c'est
du pur réalisme.»
Paul Le Guen n'a pas été loin de tenir le
même genre de discours en début de conférence de presse, avant de
revenir à des évidences et aux formules de circonstance, les mêmes que
ses joueurs : «bonne gifle», «claque», «je me sens humilié». La nuit a accentué la douleur. Claude Makelele ruminait lundi : «On a le moral comme après une grosse raclée. On va digérer tranquillement». Il faut le souhaiter au PSG : c'est sa pire défaite en L1 depuis novembre 2000 à Sedan (1-5).
Le
club de la capitale a moins le sentiment d'avoir coulé que celui d'être
tombé contre une équipe en pleine bourre. Officiellement, la confiance
n'est pas ébranlée. «Je ne doute pas des qualités de l'équipe, on va se reprendre, je suis juste énervé», grogne Fabrice Pancrate. Guillaume Hoarau jure que ça ne se reproduira pas. «Quand
mon papa me donnait une gifle, je réagissais et je ne recommençais pas.
áa se passait comme ça, alors on va réagir après cette gifle, contre
Sochaux et Caen en toute logique».
Zéro excès de confiance (Rothen)
se donner du coeur à l'ouvrage, les Parisiens se raccrochent à deux
choses : leur oeuvre de la saison, qui prouve qu'ils ne sont pas
''bidons'', et leur calendrier, qui offre plusieurs belles occasions de
briller. Après la déculottée, Paris est sixième. «On aurait tous signé pour être à cette place au classement en janvier. On a 33 points», développe Jérôme Rothen, qui appelle cependant un sursaut rapide, «sinon on va rentrer dans le rang et ça se compliquerait.» Il précise : «On
ne s'est pas vu trop beaux comme certains le disent, c'est faux. On
sait au fond de nous-mêmes qu'on peut jouer les cinq premières places».
«Nous savons que nous venons de loin et que nous sommes en reconstruction, nuance Zoumana Camara. Il
était logique que l'on parle de nous avant ce match mais il ne fallait
pas non plus s'emballer car nous savons qu'il nous restait encore
beaucoup de travail à effectuer. Et ce n'est pas jouer petits bras que
de dire que des équipes comme Lyon ou Bordeaux nous sont supérieures
par leur potentiel et leur effectif. Nous sommes capables de les
battre, mais il faut être réaliste et reconnaître que ce sont des
calibres encore au-dessus.» Le défenseur parisien attend mercredi pour donner les premiers signes de mieux-être après un point pris en deux journées. «Le fait de jouer dans deux jours (face à Lens, en Coupe de la Ligue, NDLR) est positif. Cela permettra de moins cogiter et de se racheter.» En jeu : une place en demi-finale. Peut-être contre… Bordeaux qui aura joué contre Châteauroux deux heures plus tôt.