Lens (RCL) a cherché à apaiser le climat entourant le quart de finale
de la Coupe de la Ligue entre le PSG et Lens, ce mercredi soir au Parc des
Princes. Il a également souhaité désamorcer la polémique consécutive
aux propos du directeur technique du RCL, Daniel Leclerc. Moins d'un an après l'affaire de la banderole anti-Ch'tis, celui qui
entraînait Lens à l'époque a notamment déclaré, lundi, vouloir « régler
le compte des Parisiens » et « avoir l'impression qu'il y aura encore
de la bêtise dans le stade ».
Comprenez-vous les propos de Daniel Leclerc ?
Gervais Martel. Je peux les comprendre parce qu'il y a
eu une grande déception la saison dernière. Mais je pense aussi qu'on
ne peut pas vivre éternellement sur ce qui s'est passé il y a un an. Il
faut savoir tourner la page et ne pas faire d'amalgame sur l'ensemble
du public parisien. J'irai au Parc des Princes sans aucun sentiment de
revanche. C'est un autre jour, une autre année, une nouvelle
compétition et je suis content de me retrouver en quart de finale à
Paris.
En avez-vous parlé avec lui ?
Pas encore. Je ne l'ai pas vu ce matin. J'en parlerai avec lui, mais
nous sommes dans une démocratie. Tout le monde a le droit de
s'exprimer, même si je ne pense pas que ses propos reflètent l'état
d'esprit des Lensois et surtout pas le mien.
Justement, n'a-t-il pas dit tout haut ce que beaucoup de Lensois pensent tout bas ?
Je ne pense pas. Nous ne vivons pas sur ce qui s'est passé avant et
nous nous projetons vers l'avenir. Ce qui s'est passé l'an dernier est
regrettable pour la région et j'étais le premier à le souligner. Mais
quand on est responsable d'un club de foot, on est aussi responsable
des générations à venir. Les supporters de Lens, eux, n'aspirent qu'à
une chose : retrouver la Ligue 1. Ressasser sans arrêt le passé, ce
n'est pas ma tasse de thé.
Etait-ce une erreur de la part de Daniel Leclerc ?
Vous savez, Daniel est à un âge où il assume ce qu'il dit. Je n'en fais
pas non plus un fromage. Demain, je me rends à Paris avec la fierté de
participer aux quarts de finale de la coupe de la Ligue. On a été
chercher notre qualification à la force du poignet en allant gagner à
l'extérieur contre deux clubs de Ligue 1.
Est-ce que cette polémique fait partie des choses que vous souhaitiez absolument éviter ?
Je suis président de ce club depuis vingt ans et je le fais par passion
pour le terrain et pour le sport. Le terrain, c'est ce qui nous donne
l'adrénaline. Ce qu'il y a autour, on doit toujours y faire attention
et en tenir compte, mais ce n'est pas ça qui donne des résultats au
club.
On parle beaucoup des Parisiens, mais craignez-vous également la réaction de vos supporters ?
Dans une foule, comme partout, il peut toujours y avoir des gens
excessifs. Le foot, on le sait, engendre souvent beaucoup de passion.
Maintenant, je pense que les supporters de Lens sont des gens qui se
comportent bien. Ils iront supporter leur équipe avec l'envie de voir
leurs joueurs faire un bon résultat.
Croyez-vous en vos chances ?
Lors d'un match de coupe, tout le monde doit croire en ses chances. Sur
le papier, on sait que ça va être compliqué parce que Paris fait un
très bon début de saison. Nous, on est en Ligue 2, avec des hauts et
des bas. Mais un match de Coupe, c'est formidable à jouer. Il y a une
incertitude forte au coup d'envoi et ce que j'espère fermement, c'est
que, comme contre Lorient et Sochaux, nous jouions crânement notre
chance.