Des buts, du spectacle et des sourires : les parisiens ont ravi leurs supporteurs en réussissant hier un festival contre Nancy (4-1). Les voilà deuxièmes à seulement quatre points de Lyon.
On peut désormais le dire aux lorrains : eux aussi, un jour, ils seront peut-être deuxièmes de la Ligue 1 à douze journées de la fin. Hier, ils nous ont rappelé comme deux gouttes deau les parisiens que lon fréquentait la saison dernière, ceux-là même qui nous régalent aujourdhui, un an après le traumatisme dune saison en enfer, sauvée de la relégation à la dernière journée.
A cette époque, on parlait de syndrome du Parc des Princes.
Tout ça, cest bel et bien fini. En balayant Nancy (4-1), le PSG confirme son statut de meilleure équipe à domicile dans cet exercice 2008-2009. Depuis la reprise, il reste sur quatre succès (Sochaux, Caen, Saint-Etienne, Nancy) dans lenceinte de la porte dAuteuil, avec dix buts inscrits, trois encaissés. Cest contre léquipe de Pablo Correa que Paris a offert son plus beau spectacle de la saison ici, avec de jolis buts, celui de Giuly est une merveille, et des enchaînements parfois sublimes.
Oscar dhonneur pour Sessegnon
« Je suis ravi, glisse Paul Le Guen, qui trouve là un beau cadeau danniversaire le jour de ses 45 ans. Même si on a fait des matchs moins flamboyants mais mieux maîtrisés. On a parfois manqué dun peu de rigueur et de concentration. » Sans doute le revers dune formidable semaine avec une qualification également pour les 8èmes de finale de la Coupe de lUEFA. Sept joueurs ont disputé les matchs contre Wolfsburg (3-1) et contre Nancy. Cest donc une excuse recevable. Mais lentraîneur ne boude pas son plaisir : « On a fait des choses spectaculaires. On enchaîne des périodes de qualité. Le public se rend compte que lon donne. »
Il faut sarrêter quelques instants sur ce nouveau PSG-là qui a repris hier deux points à Lyon et dont plus personne ne peut dire quil est deuxième par hasard. Son jeu Le Guen sest moqué des formules journalistiques cette semaine en disant avec un clin doeil « on produit du jeu » est lun des meilleurs de France. On parle souvent de Bordeaux, des volontés offensives de Laurent Blanc, mais Paris semble plus régulier, plus équilibré. Cest bien simple, quand Rothen, excellent hier, se met à jouer avec les trois autres de devant, Hoarau, Giuly, Sessegnon, le club de la capitale offre un quatuor mêlant technicité, puissance, harcèlement défensif, justesse dans les petits espaces et une variété dans le choix des appels : en profondeur, dans les pieds ou aériens.
A lheure où les professionnels se récompensent dans la musique ou le cinéma, une mention spéciale, un Oscar dhonneur est décerné à Sessegnon. Comme nous le disions hier, le béninois va manquer aux siens. Il est dans une forme éblouissante, propose son tempérament le plus joueur de la saison, il donne comme il marque (une passe décisive, un but hier) : Lorient et Marseille peuvent se réjouir davance. En raison de sa suspension, ces deux formations séviteront le problème Sessegnon, lun des meilleurs joueurs du championnat avec Benzema et Gourcuff. Elles voient ce quelles ratent. « Cest un joueur différent qui crée beaucoup », affirme Paul Le Guen. Dans sa bouche, cela signifie quil est exceptionnel.
Le Parisien