
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Les français ont parfaitement appliqué ce principe. Mercredi soir, les tricolores ont montré un visage affligeant. Fébriles, ils l'ont été dès l'entame du match et le sont restés jusqu'au coup de sifflet final. La maigre avance difficilement acquise à l'aller a eu l'effet inverse de celui escompté : battus dans tous les duels, mangés au milieu de terrain, collectivement et individuellement défaillants, les français n'ont pas vu le jour en première période. L'ouverture du score de Robbie Keane (0-1, 33ème), suite à un beau mouvement collectif des irlandais, est venu conclure une demi-heure totalement à l'avantage des joueurs du Trèfle. Ce but ne réveillait pas nos pâles Bleus, bien au contraire et la réaction d'orgueil attendue au retour des vestiaires ne s'est pas produite.
Plus agressifs dans le jeu et plus mordants, les joueurs de Giovanni Trapattoni n'ont pas desserré leur étreinte et il s'en est fallu de peu pour que O'Shea, oublié par la défense, puis Duff ne doublent la mise. Si le défenseur de Manchester United a manqué le cadre, Damien Duff a lui vu son tir repoussé par Lloris. Déjà décisif au match aller, l'international français l'a une nouvelle fois été à Saint-Denis. Sans lui, il ne fait aucun doute que la France serait éliminée. Impérial dans les airs, le portier lyonnais a évité le pire aux siens en remportant tous ses duels. Auteur d'une sortie kamikaze au nez et à la barbe de Keane, l'ancien gardien niçois a sauvé la maison bleue en repoussant la tentative de Duff, avant d'intervenir avec une vitesse impressionnante devant Keane.
Grâce à son goalkeeper, l'équipe de France a pu "arracher" la prolongation, un petit miracle au vu des 90 premières minutes des joueurs de Domenech. A bout physiquement, les irlandais ont progressivement reculé, laissant enfin les français s'approcher de la surface des Verts. Mais pensez-vous ! Les Bleus étaient bien incapables de prendre de vitesse une équipe courageuse mais carbonisée. Il a donc fallu s'en remettre à un coup de pied arrêté… et à la main salvatrice de Thierry Henry. Sur un coup franc lointain, l'ancien Gunner s'est parfaitement emmené le ballon de la main, lui permettant de servir Gallas pour l'un des buts les plus moches de l'histoire de l'équipe de France (1-1, 103ème). Coup du sort fatal aux hommes de Trappattoni ; le transalpin avait tout prévu, sauf les mains de Lloris et celle de Titi.
On promettait l'enfer à la France à Croke Park, mais c'est bien au Stade de France qu'elle l'a vécu. Bousculée de la première à la dernière minute de jeu, l'équipe de France sera pourtant bien en Afrique du Sud en 2010. Tel était l'objectif de Domenech. Pourtant, difficile de se réjouir après une telle prestation, l'une des plus mauvaises de ces dernières années. Il reste sept mois au staff pour donner une identité à cette équipe et, si possible, un peu de caractère.