A cinq journées de la fin du championnat,
Paris
est relégable. Malgré l'urgence, les discours restent convenus et l'absence
de réactions fortes
interpelle. Quelqu'un veut-il sauver le PSG ?
Le compte à
rebours a
commencé. Il
reste trente-deux
jours avant la
dernière journée
de championnat
qui sanctionnera
peut-être une
descente en
Ligue 2 du PSG.
ET MAINTENANT, qu'est-ce qu'on fait ? Si le championnat
s'arrêtait aujourd'hui, la formation de Paul Le Guen serait en Ligue 2, reléguée pour une moins
bonne attaque que Lens. A écouter l'état-major du club, il n'y a rien à faire, ou si, serrer
les dents en espérant que Paris se sauve, comme par miracle. Silence, Paris coule…
vaines de Cayzac et Le Guen.
« Il faut relever la tête et ne pas se décourager… On ne va pas
baisser les bras… Il n'y a pas de recette miracle. » Dimanche soir, après la défaite contre
Nice (3-2), Alain Cayzac a raté sa sortie médiatique. Inchangées depuis le début de saison,
les déclarations d'intention du président parisien ne sont jamais suivies du moindre effet.
Pourquoi l'ancien vice-président de Havas n'adapte-t-il pas sa communication à cette situation
critique ? Un discours nouveau et crédible, des mots forts susceptibles de provoquer un électrochoc
salvateur : voilà ce qu'on attend, en général, d'un patron lorsque son entreprise est en péril.
Paul
Le Guen ne parvient pas davantage à mobiliser ses troupes. L'entraîneur rabâche inlassablement
le même discours. « Il n'y a pas d'autre solution que de rester optimistes et mobilisés », répétait-il
dimanche pour l'énième fois cette saison. Dans l'urgence, un bon coup de gueule ne remplacerait-il
pas avantageusement son verbe lisse ? Il devient évident que la méthode douce de Paul Le Guen
n'est pas adaptée à la situation du PSG.
En privé, certains
joueurs stigmatisent les carences de leur entraîneur et de leur président, pas assez mobilisateurs.
Doivent-ils alors prendre les rênes de l'équipe ? S'éloigner du camp des Loges, organiser des
dîners, créer enfin un esprit de groupe qui fait cruellement défaut, et surtout se dire des
vérités, même si elles font mal. Et il n'est jamais trop tard, même à cinq journées de la fin,
pour taper du poing sur la table. Mais encore faut-il que l'un d'eux accepte de mener la révolte
et que le groupe en finisse avec les divisions… Le vestiaire est loin de montrer un visage solidaire
et uni. Le plus souvent, chacun reste dans son coin, ruminant sa rancoeur et sa déception. Les
discussions existent mais elles se déroulent plutôt par clans. Le PSG est morcelé en trois groupes,
les jeunes d'un côté, les « latinos » autour de Pauleta, de Yepes et des Brésiliens, et les
autres. Lorsque, trop rarement, le groupe crève l'abcès, les divergences apparaissent vite.
« On se parle parfois mais il n'en ressort rien », commente, désabusé, un joueur.
supporteurs, au moins, se bougent.
Dimanche, on aurait cru une soirée européenne. 77
e
minute : Pauleta inscrit le 2
e
but et communie comme rarement avec le public, en
l'occurrence Auteuil en pleine effusion. Bref, une scène à donner des frissons, à deux matchs
des adieux du Portugais dans son jardin parisien. S'il y en a bien qui ont décidé de ne pas
renoncer, ce sont les supporteurs, qui depuis deux rencontres (Strasbourg, Nice) montrent un
soutien total et efficace à leurs joueurs. On ne pourra s'empêcher de penser, concernant une
partie d'entre eux, qu'il s'agit là de se racheter d'une manière ou d'une autre de la pathétique
affaire de la banderole. Maintenant que l'on mesure sa portée, on pourra également regretter
le caractère un peu tardif de cette ferveur. Reste les encouragements du Parc qui donnent des
ailes aux équipiers de Rothen et laissent une fois de plus songeur : comment le PSG peut-il
priver la Ligue 1 d'une telle ambiance ?