LANDREAU retrouvera demain à Caen sa place de titulaire et Alonzo son ordinaire : le banc de touche. Dans la logique de Paul Le Guen, qui parle de stabilité en ce moment quand il évoque le championnat, Landreau reste le numéro 1. « C'est notre meilleur gardien », disait-il, au pire de la période du numéro 2 tricolore derrière Coupet.
Et le meilleur doit jouer les matchs importants, les cinq qui attendent le PSG en Ligue 1 le sont. CQFD.
Le Guen, qui s'est trompé toute la saison ou presque sur Pauleta et ponctuellement sur son coaching lors de la défaite face à Nice (3-2) en « oubliant » de changer un attaquant pour un milieu défensif à 2-1 pour son équipe, se plie-t-il au bon choix ? Alonzo, après quasiment un an et demi d'abstinence, vient d'enchaîner un 8e et un quart de finale de Coupe de France contre Bastia (2-1) et Carquefou (1-0).
Qu'a-t-on vu ? Visitons d'abord le rayon reproches. Mis au régime sec par les Corses, il a été surpris par la soudaineté de la frappe victorieuse de Pierre-Yves André (auteur de l'égalisation), largement imputable à son absence forcée. A la Beaujoire, le bilan est plus contrasté : certains parlent de penalty (non sifflé) sur une sortie pied en avant sur l'attaquant N'Doye et observent une balle dangereusement relâchée après une tête cadrée mais pas très puissante du défenseur Mauget (86e).
A son crédit : une détente intacte, un jeu au pied assez précis et surtout ce qui restera dans les livres, plus tard : deux matchs, deux victoires. Il n'y a pas de raison que, le 6 ou le 7 mai, il ne garde pas encore les buts à Amiens lors de la demi-finale.
Mais si le « cas » Alonzo revient aujourd'hui sur le tapis, c'est grâce au sentiment diffus qu'escortent ses deux titularisations et que l'on peut schématiser ainsi : avec lui, il ne peut rien arriver au PSG. Les grands gardiens ont de la chance, disent les commentateurs de la télévision. Alors Alonzo, trop souvent réduit à son style peu académique, est un grand gardien. Au sein d'un PSG au bord du chaos en L 1, tout doit être tenté. Aligner Alonzo est une idée. Au bout de quinze mois de présence sur le banc, Le Guen a expérimenté une nouvelle organisation tactique devant Nice en formant un milieu en losange avec un seul récupérateur (Clément) et un numéro 10 (Chantôme) derrière deux attaquants. C'est donc qu'il n'est pas trop tard pour les changements.
Même si un argument vient mettre à mal la théorie de la titularisation d'Alonzo. Lorsque Guy Lacombe, à son arrivée à Paris en janvier 2006 , avait remplacé Letizi par Alonzo, les résultats n'avaient pas été au rendez-vous. Ce n'est pas bon signe.