La magie de la Coupe nest pas toujours celle quon croit. Mardi, entre Amiens et le Paris Saint-Germain, elle na pas érigé le postulat qui veut que David marche sur Goliath. Non, cette fois, elle a préféré choisir celui qui affirme quune équipe au fond du trou peut se sublimer, respirer à pleins poumons et savourer linstant présent. Une sorte de Carpe Diem a-t-il donc envahi le tout Paris ? Affirmatif si lon en croit Simon Tahar, tout frais président du club : «Cest la magie de la Coupe, cétait un match très disputé. Ils étaient extrêmement vaillants sur tous les plans et ils nous ont posé beaucoup de problèmes. La force du PSG a été de résister, de tenir et de marquer. Nous avons fait le dos rond avant d'inscrire un très joli but par un jeune joueur de notre centre de formation. Je savoure cette victoire malgré le contexte difficile en championnat». Le PSG ne cultive pourtant pas son paradoxe au point de négliger ses priorités. Paul le Guen, avant et après la rencontre remportée face aux Amiénois (1-0), ne sy trompe pas : lobjectif premier du club reste le maintien en Ligue 1.
Luyindula, le symbole
A ce titre, le match programmé samedi contre Saint-Etienne au Parc des Princes peut faire basculer toute une saison. Lesprit collectif en a conscience, PLG en chef de file : «Nous sommes en position de gagner deux trophées cette saison et nous le savourerons dautant plus si le championnat sachève bien. Nous avons maintenant tous lesprit tourné vers samedi et la réception de Saint-ðtienne. Cest bien cela le plus important». Bon point, le club parisien ne se ment pas, ne sembrase pas. Désormais, la question est de savoir si cette fameuse magie de la Coupe, aussi capricieuse quéphémère, peut se propager sur le championnat ? Notamment quand on sait que lossature de léquipe sera différente de celle mise sur pieds en Picardie. Les absents pourront-ils simprégner de toutes les bonnes énergies de leurs coéquipiers présents au Stade de la Licorne ? Cette qualification aura-t-elle permis à un Péguy Luyindula, passeur décisif, de retrouver la confiance avant denchaîner potentiellement deux rencontres capitales ?
Et pendant ce temps, Cayzac¦
Cet effluve dinterrogations, qui sabat si souvent sur la Ville Lumière, peut, ce mercredi, sembler excessif. Car la première des réponses est venue du terrain et évidemment du résultat. Avec, certes, quelques tracas (match interrompu) mais une certaine sobriété. Deux autres vérités, loin de la pelouse, tranchent avec tous ces points dombre. Dabord, Gaëtan Charbonnier, attaquant de Châtellerault de 19 ans, a signé un contrat pro avec une option de deux saisons. Anecdotique mais pas tant que ça. Ensuite, pendant que les Parisiens savourent leur bonne passe, Alain Cayzac finissait de faire ses cartons pour laisser son bureau à Tahar. Mercredi soir, il quittera définitivement un club quil a dirigé pendant presque deux ans. Cest donc sûr, Paris a déjà préparé lavenir.