DE LA GðNðRATION des « bébés » parisiens qui viennent dintégrer le vestiaire des grands, il était le dernier à ne pas avoir vraiment goûté au terrain. Il voyait ses potes de promo, les NGog, NGoyi, Sankharé, Sakho ou Arnaud, se prendre pour de petites stars après leurs apparitions sans prétention chez les pros, pendant que lui, jeune Boli, se contentait dentraînements avant de regagner sa voiture, la casquette de travers sur la tête, sans aucune attention des médias à la sortie des vestiaires. Et mardi tout a basculé. Yannick Boli est entré en jeu, amarqué, qualifié son équipe pour la finale de la Coupe de France, et est devenu lobjet de toutes les attentions. Qui est ce Boli ? Le fils de Basile ? Celui de Roger ? Non, juste leur neveu. Mais ils le considèrent comme leur enfant. Roger, également son agent, était présent au stade de la Licorne et sautait dans tous les sens lorsque Yannick a ouvert le score.« Cest vraiment un jour exceptionnel pour moi, lance le môme Boli. Mais je contiens ma joie car je dois me tenir prêt, au cas où lentraîneur me solliciterait pour ce week-end. »
Il découvre tout de même un nouvel univers : les sollicitations en fin de match, les félicitations du lendemain, les nouvelles ambitions. Pour celui qui évolue au PSG depuis lâge de onze ans, cest un moment savoureux quil espère prolonger, surtout après avoir attendu aussi longtemps. « Je savais que mon tour viendrait. Jai toujours eu confiance en moi, même si je sais que jai encore des lacunes, notamment dans la concentration et le repli défensif. ì moi,maintenant, de grappiller du temps de jeu. »
Ses oncles Roger et Basile, avec qui il sentretient régulièrement au téléphone, lui ont toujours demandé de se montrer patient et de saisir sa chance quand elle se présenterait. « Je crois quà Amiens il a su la saisir, se réjouit Roger Boli. Il a traîné de petites blessures. Il a aussi eu du mal à grandir. Mais il a un énorme potentiel. Je pense que, sil nétait pas à Paris, il aurait déjà joué en pro. Seulement, ce gamin adore le PSG et a toujours voulu sy imposer. Maintenant, il doit confirmer.»
Leparisien