L'IMAGE est belle et forte. Au coup de sifflet final, à la fin d'une longue lutte pour tenir ce match nul primordial, le Portugais s'effondre sur le terrain. Pendant plus deux minutes, il reste ainsi sans bouger. Le réconfort de ses coéquipiers ne changera rien. Le visage de lAigle des Açores est inondé de larmes. Celui qui a marqué 109 buts sous les couleurs parisiennes entame ensuite un tour dhonneur, ovationné par les 45 000 supporteurs.
« Je suis content quil puisse partir comme cela »
L'émotion est plus forte que jamais. Pauleta s'effondre à nouveau au milieu de la pelouse et l'embrasse,comme l'avait fait des années auparavant le président Fancis Borelli.Ses coéquipiers l'attendent pour une haie dhonneur. Un à un, Pauleta les prend dans ses bras. Et s'en va, laissant aux supporteurs parisiens cinq ans de beaux souvenirs.
Pour le dernier match du Portugais au Parc des Princes, le public a vu les choses en grand. Entrès grand Jamais joueur n'avait eu un tel hommage. Pendant plus de deux heures,le stade ne vibre que pour son buteur. « Je suis content qu'il puisse partir comme cela, se réjouit Paul Le Guen. Cétait un beau moment de communion, une belle ambiance pour Pedro. C'est amplement mérité. »
L'hommage débute bien avant le match. Au moment où le car des joueurs arrive devant le stade, des centaines de spectateurs scandent le nom de Pauleta. Une heure plus tard, lorsque le buteur du PSG entre sur la pelouse pour s'échauffer, les supporteurs donnent à nouveau de la voix. Le plus beau reste à venir. L'échauffement prend fin. Les coéquipiers de Pauleta, alignés, l'applaudissent. Le Portugais, certainement ému, se dirigent alors vers la tribune Auteuil qui déploie une énorme banderole aux couleurs de Paris sur laquelle le visage du meilleur buteur de lhistoire du club apparaît. Au dessous, on peut lire ces mots en portugais : « Teu nome e as nossas cores para sempre ligadas »(ton nom et nos couleurs à tout jamais liés). Sur une autre banderole, sur la gauche de la tribune: « Aaguiado Açores sobrevoara sempre o Parcdes Princes » (LAigle des Açores survolera toujours le Parc des Princes). L'hommage ne fait que commencer.
A l'entrée des joueurs, le Parc des Princes se pare alors de tifos rouges et verts (les couleurs du drapeau portugais) tandis que Boulogne se couvre de deux grands morceaux de toile : « Ton histoire deviendra légende ». Ici et là, des drapeaux portugais sont agités. Des banderoles à son effigie lui demandant de rester encore un an sélèvent des tribunes. Sur la pelouse, Pauleta essaie à plusieurs reprises de remercier ce public en trouvant le chemin des filets. En vain. A la 11e minute, sur un coup franc, sa frappe, sèche et puissante oblige Viviani à une belle parade. Sur une passe en profondeur de Rothen, seul devant le gardien, il rate ensuite son lob (37e). La foule scande son nom.Encore et encore.A la fin dumatch, au micro du speaker, Pauleta remercie son public et lui promet le maintien en Ligue 1 et la victoire en Coupe de France. Et tout le Parc ne demande quà le croire.