Samedi soir au Stade de France, les Parisiens ne partiront pas favoris face aux septuples champions de France. Libérés de l'angoisse du maintien, ils ont pourtant des raisons d'y croire.
LE CREPUSCULE de la saison footballistique offre un alléchant Lyon – PSG en finale de la Coupe de France. L'OL, qui rêve du doublé, est le grand favori de la rencontre. Pourtant, Paris possède de vraies chances de réaliser son propre doublé, après avoir empoché la Coupe de la Ligue.
1.
Une absence de pression
Voilà le match le plus « facile » de la saison pour le PSG. Facile, non pas sur le terrain puisque Lyon est la meilleure équipe française. On parle là de l'aspect psychologique. Après une telle saison, entre le ridicule et la honte, Paris ne pouvait rêver mieux que de terminer sur une finale de Coupe de France contre le septuple champion de France.
Maintenu en Ligue 1, outsider samedi au Stade de France, le PSG aborde soulagé et relâché ce dernier rendez-vous. C'est lemeilleurmoyen de le préparer quand tout Lyon rabâche aux oreilles d'Alain Perrin que le doublé est une priorité voire une nécessité. Après avoir sauvé l'essentiel, le PSG entend désormais montrer que son parcours en championnat est un accident et qu'il mérite mieux, qu'il vaut mieux. Le club veut montrer à la France entière qu'il n'est pas que cette entreprise de spectacle dont tout le monde se moque. Sitôt le maintien acquis samedi soir à Sochaux, Paul Le Guen a glissé à Sébastien Bazin, l'actionnaire majoritaire : « Et maintenant, on va gagner la Coupe ! » Pas vraiment habitué aux déclarations chocs, l'entraîneur parisien a simplement voulu montrer sa confiance. Elle est totale. C'est bon signe.
2. Spécialiste du genre
Paris, équipe de coups et de Coupe : ce cliché connaît une belle longévité. Le Stade de France cherche depuis dix ans un club résidant. Le PSG commence sérieusement à postuler : il va revenir pour la 8e fois dans l'enceinte de Saint-Denis ! Son abonnement au Stade de France, le PSG le doit à sa régularité dans les coupes nationales. C'est un spécialiste du genre. Le rythme semble même s'accélérer depuis 2004. En quatre ans, Paris aura foulé 4 fois la pelouse où les Bleus ont été sacrés champions du monde.
Résultat : malgré une courte existence (trente-huit ans), le PSG a déjà remporté 7 Coupes de France (1982, 1983, 1993, 1995, 1998, 2004, 2006) et trois Coupes de la Ligue (1995, 1998, 2008). Paris a même hérité de ce joli titre (factice) : champion de France des Coupes. Depuis le basculement dans les années 2000, le PSG montre en Coupe de France tout ce qu'il n'est plus en L 1 : plein de réussite, combattant acharné, mentalement au point.
3. L'effet Alonzo
C'est une autre antienne de la vie parisienne : avec Jérôme Alonzo, le PSG ne perd pas. Le gardien remplaçant sera titulaire ce samedi, comme l'a assuré Paul Le Guen samedi après la victoire à Sochaux. Après avoir pris sesmarques contre Bastia (2-1) en 8e de finale, après un an et demi sans jouer, Alonzo a été performant à Nantes contre Carquefou (1-0) puis héroïque lors de la demifinale disputée à Amiens (1-0). Ses sensations revenues, l'idole des kops attend avec impatience Benzema et consorts. Pour, peut-être, son dernier match sous les couleurs parisiennes, il voudra une nouvelle fois sortir le grand jeu et s'adjuger sa troisième Coupe de France.
4. Pas peur de l'OL
En championnat, le PSG a perdu ses deux oppositions contre Lyon cette saison. A l'aller, au Parc des Princes, Paris s'est incliné 3-2 et au retour 4-2. Au-delà du résultat, le contenu de ses matchs laisse beaucoup d'espoir aux coéquipiers de Pauleta. A domicile, l'entrée du Portugais a failli se révéler décisive, l'attaquant réduisant deux fois la marque (2-1 puis 3-2). A Gerland, après une nette domination des Gones, le PSG est revenu à 2-2, au courage, aumental et au talent. Perturber Lyon, le faire douter est un art délicat qui réussit aux hommes de Paul LeGuen.Malgré l'écart évident, indéniable entre les deux formations, il est rattrapable sur un match.
5. Cris est suspenduParis compte sur ses forces mais table également sur les failles lyonnaises. Elles ne sont pas légion mais une s'impose au grand bonheur de Paris : Cris, le meilleur défenseur de l'OL, le Policier comme on le surnomme, est suspendu samedi. L'épine dorsale lyonnaise tient sur quatre joueurs : Coupet – Cris – Toulalan et Benzema. En l'absence de l'un des quatre, Lyon boite. Ce flottement était perceptible en début de saison lorsque et Coupet et Cris étaient blessés. Même si Lyon ne jouera pas à dix (a priori la charnière devrait être composée par Squillaci et Boumsong), la suspension du Brésilien offre dès lors davantage de possibilités àDiané et à Pauleta, titulaires probables côté parisien.