Il y a des semaines comme ça… Le destin professionnel de Mickaël Landreau a connu en l'espace de 48 heures une brutale accélération, déjà mal commencée avec la défaite en Coupe De France, et les dires bléssant de Charles Villeneuve, la semaine noire du gardien parisien sest malheureusement pour lui achevée par une sortie de piste savoyarde qu'il n'imaginait sans doute pas si brutale.
Quand Raymond Domenech a frappé à la porte de sa chambre de l'hôtel Montana, l'ancien Nantais a sans doute compris que cette saison resterait définitivement la pire d'une carrière qui, jusque-là, n'avait connu que peu d'accrocs. Ecarté de la liste des 23 au profit de Sebastien Frey et Steve Mandanda, Mickaël Landreau a vu les portes de l'équipe de France se refermer brutalement devant lui, peut-être pour longtemps.
Car si cette non-sélection s'inscrit dans une logique sportive après-tout guère contestable – Steve Mandanda a clairement été meilleur que lui cette saison -, on peut également la considérer comme un choix à plus long terme effectué par Raymond Domenech qui préparerait ainsi l'après-Coupet en misant sur un gardien plus jeune (23 ans contre 29), à même de s'installer durablement dans les buts bleus. Pour Landreau, la pilule a sans doute été dure à avaler et on peut penser que c'est en grande partie à lui que Raymond Domenech pensait lorsque, mercredi en début d'après-midi, il expliquait que "avec certains, j'ai été plus dans l'affectif que dans le professionnel" au moment de leur annoncer la mauvaise nouvelle.
Le jeu des chaises musicales est ouvert…
Quelle a été la réaction de l'intéressé ? «J'ai pris la nouvelle en pleine poire». Avant dajouter quil est « déçu, blessé aussi ». Landreau le raconte «sans évacuer une éventuelle rancoeur».
Mais «l'équipe de France, l'Euro 2008 étaient mes objectifs de fin de saison ; je m'y étais préparé et je n'en serais pas. C'est dur». Car à cette décision l'ancien Nantais « ne s'y attendais pas (…). Elle reste la plus grosse déception de ma carrière, en même temps que mon plus gros échec. L'équipe de France a toujours été ces dernières saisons le fil rouge de ma carrière, je m'y suis beaucoup investi, sur le terrain et en dehors. Et là… ». Mickaël Landreau n'avait pas imaginé une issue de cette nature : «Cela ne veut pas dire que j'étais sûr de faire partie des trois gardiens retenus. Dans ma tête, c'était Frey ou moi, car je trouve la présence de Steve (Mandanda) logique». Des raisons à son éviction ? Mickaël Landreau en avance quelques-unes…
Coté sélectionneur, si pour certains Raymond Domenech n'a pris que quelques minutes pour leur apprendre leur non sélection, il n'en fût pas de même pour le gardien de but du Paris Saint-Germain Mickaël Landreau (29 ans, 38 matches en Ligue 1 cette saison). Homme de confiance du technicien français depuis de nombreuses années, le portier du PSG a fondu en larmes au terme d'une longue discussion d'une demi-heure où il a appris qu'il ne serait pas du voyage. L'émotion fût la même côté Domenech. L'affectif pris alors le dessus sur le professionnalisme. "J'ai vécu le plus sale moment de ma carrière d'entraîneur. J'ai la boule à l'estomac pour les sept qui sont partis. Il y a eu un déchirement. Personne n'oubliera jamais. Ils ne sont pas partis en cachette."
Mais connaissant l'orgueil du gardien du PSG, dont le compteur de sélections est bloqué à 11, on peut facilement imaginer que la déception a été immense. Le voilà donc en vacances au terme d'une saison qui restera à n'en pas douter comme la pire de sa carrière avec une lutte pour le maintien qui ne s'est arrêtée qu'à l'issue du dernier match à Sochaux et des «boulettes» inhabituelles, tant en bleu (contre l'Ecosse ou le Maroc) qu'avec l'équipe de la capitale.
Et pour noircir davantage le tableau, l'intéressé aura sans doute eu connaissance par voie de presse des propos du nouveau président du PSG, Charles Villeneuve, à propos du futur recrutement: l'ancien patron des sports de TF1 a notamment souhaité, pour renforcer l'effectif, l'arrivée d'un "grand gardien." Ce qu'on peut lire, «en négatif», comme un profond désaveu pour un portier qui n'a certes pas fait sa meilleure saison, mais a tout de même su retrouver en avril-mai le niveau qu'il fallait pour permettre à Paris de sauver sa peau en Ligue 1.
Autant dire qu'un départ est plus que jamais d'actualité pour Landreau, qui, de toute façon, se posait, avant même l'arrivée de Charles Villeneuve, certaines questions sur son avenir. "Je m'interroge, expliquait-il dans L'Equipe datée du 22 mai. Je vais être attentif à ce qui se passe au PSG dans les prochains jours. Surtout, je serai actif." Maintenant qu'il connaît l'identité de son nouveau patron mais également l'opinion de ce dernier à son propos, l'ancien numéro 2 en équipe de France va en effet pouvoir activer ses réseaux et participer au grand jeu des chaises musicales entre gardiens qui risque de se disputer cet été, avec les départs de Lyon et Nice de Coupet et Lloris.
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