pas conscience, mais la présence de Guillaume Hoarau ce matin au camp
des Loges constituera une petite attraction. Seule nouvelle tête du
mercato parisien – et encore, son transfert a été conclu l'hiver
dernier – l'attaquant réunionnais de 24 ans est une des rares bonnes
nouvelles dans la période creuse que traverse le PSG. Avec son titre de
meilleur buteur de Ligue 2 (28 réalisations) et son mètre
quatre-vingt-douze, l'ancien Havrais a de solides arguments à faire
valoir.
Tant mieux, car la succession est difficile. Guillaume Hoarau arrive quand Pedro Pauleta s'en va.
Dans
ce contexte délicat, aggravé par une relégation évitée de justesse, le
natif de Saint-Louis sait qu'il pourra compter sur son nouvel
entraîneur, Paul Le Guen. « Il m'a ôté cette peur de ne pas être à la
hauteur en me disant d'abord qu'il voulait que je vienne, évoque Hoarau
à propos de leur première rencontre l'hiver dernier. Ensuite, il m'a
dit : J'ai envie de te faire progresser et, si tu gagnes ta place, tu
joueras. »
« J'ai lu dans les yeux de mon père une certaine fierté »
L'avant-centre
a besoin de cette relation quasi filiale pour affirmer son efficacité.
Sur l'île de la Réunion, son père a toujours été sur son dos. « Il n'a
pas eu la chance de passer pro, mais quand j'ai signé à Paris, j'ai lu
dans ses yeux une certaine fierté et pour moi c'était gagné », se
souvient l'ancienne gachette de L 2. En métropole, d'autres ont endossé
ce rôle paternel.
Début 2007, Thierry Gras, son agent, l'invite à
gagner Gueugnon pour se relancer alors qu'il est barré au Havre par le
duo Lesage-Traoré. « Thierry a pris son rôle de père spirituel pour me
dire les mots qu'il fallait », raconte Hoarau. De retour au Havre six
mois plus tard, c'est Jean-Marc Nobilo, l'entraîneur, qui le couvre de
ses attentions. « C'est un formateur. Il est toujours derrière toi »,
commente le jeune Réunionnais. Vingt-huit buts plus tard, Hoarau va
quitter ce père de substitution pour découvrir la Ligue 1. Et enfin
s'assumer seul ?