Lattaquant rennais, qui veut rejoindre le PSG, met en cause Pierre Dréossi, le manager général breton, et menace darrêter sa carrière.
JIMMYBRIAND nen démord pas. Il veut rejoindre le Paris-SG. « Tout le monde sait que jaime ce club, indique le natif de Vitry-sur-Seine, en banlieue parisienne. Le PSG, cest le choix du coeur, un très gros défi. Jai envie de le relever. Paul Le Guen me souhaite vraiment. Je veux y aller pour continuer à progresser.»
Sous contrat avec Rennes jusquen 2010, le jeune attaquant (22 ans) a décidé, dimanche, de sécher le stage de préparation du club breton. Alors que ses coéquipiers peaufinent leur forme à Carnac, il entretient la sienne, en solo, à Rennes.
Caractériel, Briand ? Ce nest franchement pas limage quil a laissée à ceux qui lont dirigé à Rennes, où il
est arrivé à lâge de seize ans, ou aux techniciens de la DTN qui lont encadré jusquen équipe de France
Espoirs. « Je crois que je suis quelquun de très correct, gentil. Mais je déteste linjustice, quon me mente,
nous a-t-il dit, hier. Là, je peux sortir de mes gonds. Très peu de gens connaissent cette facette de mon
personnage. Les gens vont me trouver capricieux, mais ça mest égal. Je suis quelquun de droit. Jai été
poussé à bout. Le coach ma dit quil ne voulait pas que mes problèmes minent le groupe. Je navais pas
lesprit pour participer au stage de Carnac. Mes potes, qui sont là-bas et que je joins par téléphone, comprennent très bien ma position. »
« Ce nest pas la peine que Rennes floque mon maillot »
En juin 2007, Briand, qui sétait affirmé comme un titulaire indiscutable à la pointe de lattaque rennaise
et venait dêtre appelé par Domenech chez les Bleus, avait prolongé dune année son contrat à Rennes, soit jusquen 2010. « Jaurais pu demander à partir car javais dautres propositions, jure-til. Pierre Dréossi mavait dit, les yeux dans les yeux, quil ouvrirait la porte en fin de saison en cas de bonne proposition. Aujourdhui, il
dit que la porte est fermée. Je ne laccepte pas. Guy Lacombe ma dit quil comptait sur moi. Je comprends
sa position. Mais, moi, jai une promesse de Dréossi et il ne veut pas la tenir. Il me trahit.
Jattache une importance énorme à la parole donnée. Ce nest pas la peine que Rennes floque mon maillot
: je ne le porterai pas. »
Mercredi, François Pinault, lactionnaire du Stade Rennais, est intervenu en personne auprès de Charles
Villeneuve pour demander au président du PSG de lâcher laffaire. « Je ne suis pas sûr quil connaisse lhistoire, regrette Briand. Jaimerais expliquer àM. Pinault tout le déroulement de laffaire, tous les engagements pris par chacun. Jai tenu les miens. Je comprends quil nait pas le temps de me recevoir, compte tenu de son emploi du temps. Mais je sais aussi que, lui, cest un homme droit. »
Briand nen dit pas autant de Dréossi : « Un truc sest cassé entre nous. Je me sens trahi. Surtout quavant
de partir en vacances le président, Frédéric de Saint-Sernin, mavait laissé un message dans lequel il me
disait quil voulait vraiment me garder encore un an, mais que, si je nétais pas motivé à 100 %, on
essaierait de trouver une solution. »
Briand veut encore croire à un dénouement heureux. Pour cela, encore faudrait-il, estime-t-il, « que tout le monde se retrouve autour dune table pour afficher clairement ses positions. » Pour le moment, Paris a proposé 7 M . Officiellement, Rennes en attend au moins douze. Compte tenu du potentiel énorme, mais aussi des statistiques encore insuffisantes de Briand (7 buts la saison passée), sa vraie cote sur le marché français se situe sans doute à mi-chemin. « Douze millions, ce nest pas honnête, trouve Briand. Cest un chiffre pour
que je ne parte pas. En France, aucun club ne paiera autant. Et Rennes ne choisira pas mon futur club. Il faut vraiment trouver un équilibre. » Sinon ? « Je suis prêt à aller jusquau bout. Je suis même prêt à arrêter le foot. »