A 35 ans, Claude Makelele a choisi de relancer sa carrière en s'engageant avec le Paris Saint-Germain. Si l'ancien joueur de Chealsea
est heureux de rejoindre un club qui lui permet de se rapprocher de sa
famille, il a aussi conscience de la difficulté d'un challenge qu'il
trouve excitant.
CLAUDE MAKELELE, pour quelles raisons avez-vous décidé de rejoindre le Paris Saint-Germain ?
C.M.
: Tout d'abord, je suis très content que tout se soit bien passé. C'est
vrai que ça a pris un peu de temps. Mon désir était tellement fort que
Chelsea m'a donné la possibilité de finir ma carrière premièrement dans
mon pays, en France, et au Paris Saint-Germain. C'était un désir qui
existait depuis pas mal de temps, depuis l'an dernier. Premièrement je
suis content de rejoindre ce groupe, notamment l'entraineur Paul Le Guen
et le directeur sportif, Alain Roche, que j'ai côtoyé sur le terrain.
Je pense que c'est un challenge très important pour moi. Je viens
surtout pour prendre du plaisir, être aux côtés de ma famille, et
apporter un peu d'expérience à cette jeune équipe. Je l'ai vu évoluer
depuis pas mal de temps et je leur tire un coup de chapeau pour ce
qu'ils ont fait l'année dernière dans la difficulté, pour avoir
surmonté tout ça. J'espère que je vais amener un peu plus d'expérience.
Je ne viens pas comme un messie, je viens plutôt comme un messager pour
qu'ils apprennent ce que j'ai appris aussi en tant que jeune. Et je
suis très content de faire partie de ce groupe, et je ferai mon
maximum, comme j'ai toujours eu l'habitude de le faire sur un terrain,
pour donner un peu plus de moi-même, et j'espère faire une bonne année,
meilleure que l'an passé.
Pourquoi votre désir de rejoindre Paris était-il aussi fort ?
J'étais attaché à Chelsea, mais je crois que mon cycle était passé.
Pour moi c'est un nouveau cycle qui démarre, surtout avec Paris et
j''ai envie d'y participer. C'est un challenge très excitant et très
difficile aussi. Je suis avant tout un professionnel. Je crois que mes
collègues me connaissent très bien. Quand je m'investis dans quelque
chose, je le fais avec du coeur et à 100%. áa va être quelque chose de
très difficile mais de très excitant aussi.
Vous allez être particulièrement attendu, est-une pression que vous cherchiez ?
Je crois que, dans le football, la pression est toujours là. Après
c'est toujours difficile de gérer. A Paris, dans ce stade, je sais que
la pression est toujours là. J'apprendrai à essayer de gérer ça. Le
plus important est que je m'intègre au groupe, à cet effectif jeune
qui, je pense, à énormément de talent. On sera tous ensemble. Et je
pense que, tant qu'on sera solidaires, on pourra s'en sortir.
A quel moment avez-vous été sûr et certain que vous alliez signer au PSG ?
Dans ma tête, ça faisait longtemps. Après ça ne dépendait pas que de
moi, ça dépendait aussi de Chelsea. L'envie de Paris a été forte aussi.
Je fonctionne dans ce sens où, quand un club vous veut à 100%, il y a
toujours quelque chose de positif. Je vais dans ce sens-là et je ne
regrette pas ma décision.
Avez-vous parlé avec Lilian Thuram ?
Oui, c'est un grand frère avant tout. C'est quelque chose qui m'a
touché énormément. J'espère vraiment qu'il y a aura une possibilité
qu'il nous rejoigne, en tant que joueur ou autrement. Mais c'est
quelque chose qui ne dépendra que de lui, c'est une décision qu'il
prendra lui-même. Mais il sait que le Paris Saint-Germain est derrière
lui, ses amis et ses coéquipiers aussi.
Vous quittez Chelsea pour Paris. Sportivement, est-ce un pari risqué ?
Dans le football, tout est risqué… On peut perdre, on peut gagner.
Comme je l'ai dit, c'est quelque chose d'excitant, de très difficile.
C'est vrai que ça va être un changement radical, mais c'est le risque
que je prends. Comme je le disais, je ne viens pas en tant que messie,
je viens donner cette expérience-là. J'ai démarré comme ça aussi, au
contact des anciens. J'ai été réceptif, et j'espère leur apporter un
minimum. Après, il y a du travail aussi et je dois travailler parce
qu'on apprend aussi des jeunes, comme les jeunes apprennent des
anciens. C'est un tout, et j'espère qu'on sera capable de faire ça
ensemble et de faire une meilleure saison que l'année dernière.
Le fait de retrouver votre environnement est-il un plus pour réussir ce pari ?
Oui, c'est quelque chose de positif. Je reviens dans mon cocon familial, et j'espère que ce sera positif pour Paris.
A 35 ans, comment vous estimez-vous d'un point de vue physique ?
C'est vrai qu'on me répète souvent que j'ai 35 ans… áa ne me gêne
pas, j'ai toujours beaucoup d'énergie sur le terrain quel que soit mon
âge. Si je vais jusqu'à 45 ans tant mieux pour moi !
Est-ce que votre tâche ne sera pas aussi d'encadrer les jeunes ?
Non, nous sommes tous ensemble et les décisions se prennent ensemble.
C'est une dynamique et c'est comme ça que les joueurs deviennent
solidaires sur le terrain. áa va être ça notre objectif à tous. Moi, je
vais essayer d'apporter ce que j'ai appris depuis mon jeune âge et
jusqu'à maintenant. On va essayer de tous adhérer et écouter les
directives de l'entraineur.