Lattaquant international serbe arrive au PSG après trois saisons décevantes à lAtletico Madrid et à Fenerbahçe.
LE PLUS DUR EST FAIT : après sêtre mis daccord avec Mateja Kezman sur les conditions salariales, le PSG sest enfin entendu hier avec Fenerbahçe sur les termes dun prêt avec une option dachat de 4 millions deuros de son attaquant international serbe de vingt-neuf ans. Si ce dernier na pas encore atterri à Paris où il gagnera 1,5 million deuros net par an , cest uniquement en raison dun litige financier qui loppose encore au club dIstanbul, mais qui devrait être réglé dici à la fin de la semaine.
Ce matin, Paul Le Guen peut donc considérer, avec plus ou moins de bonheur, que Kezman est sa cinquième recrue de lété.
Ce nest pas forcément celle quil attendait le plus. Lentraîneur parisien aurait, de loin, préféré arracher Jimmy Briand à Rennes. Il devra se contenter de ce joueur passé par le PSV Eindhoven, Chelsea et lAtletico Madrid, à la courbe de progression déclinante et au niveau controversé. ì quel type de joueur Le Guen doit-il sattendre ? ì celui qui a brillé avec le PSV, marquant cent cinq buts en quatre saisons ? Ou à celui, moins prolifique, des années suivantes ?
ì Madrid, où il est arrivé en 2005, Kezman nest jamais parvenu à simposer comme un titulaire indiscutable. « On jouait avec une seule pointe, en 4-2-3-1, et cétait Fernando Torres, explique Peter Luccin, son ancien coéquipier dans la capitale espagnole. Pour Mateja, cétait compliqué. Il se contentait de remplacer Fernando. Mais je garde le souvenir dun killer devant le but. Pas dun mec super technique, même sil nest pas maladroit, mais dun attaquant doté dune super frappe, pied droit comme pied gauche. »
Paul Le Guen a émis le souhait dobtenir un joueur capable de prendre la profondeur ? « Mais cest un joueur de profondeur, précise Luccin. Bon, cest vrai, il est toujours à la limite du hors-jeu. En lespace de dix minutes, il peut être sanctionné quatre fois. Seulement, à la cinquième, il va se créer une occasion. » ðdouard Cissé, qui a joué contre lui avec Besiktas, abonde dans ce sens : « Il fait beaucoup dappels, joue tous les ballons, même les mauvais. »
Transféré à Fenerbahçe pour 8,3 millions deuros, le 31 août 2006, dans les dernières minutes du mercato, Kezman espérait se relancer dans le Championnat de Turquie après une saison manquée à Chelsea (4 buts) et une autre pas vraiment meilleure à Madrid (8 buts). En signant un contrat de quatre ans, lancienne star du Partizan Belgrade devenait le joueur le mieux rémunéré du club (2,5 millions deuros net par an). Mais ses deux saisons à Istanbul ne lauront vu briller quà quelques reprises. Ses neuf buts marqués lors de la saison 2006-2007 nont pas convaincu et ont déchaîné les critiques de la presse turque, qui sest jetée sur lui comme sur une proie quand il a été expulsé, à deux reprises, pour une même raison : croc-en-jambe sur un adversaire, dans le dos de larbitre mais pas dans celui de lassistant.
Luccin :
« Un caractère fort »
« Cest vrai quil a un caractère fort sur le terrain, reprend Luccin. Avec nous, il a pris quelques cartons. » Lannée dernière, Zico, alors entraîneur de Fenerbahçe, a décidé de lécarter, estimant la condition physique de Kezman trop médiocre. Entre le 29 septembre 2007 et le 16 janvier 2008, il ne participa quà six matches, dont deux en entier. Puis le technicien brésilien le relança contre le FC Séville (3-2), en Ligue des champions, le 20 février, match au cours duquel il ouvrit le score. La suite révéla cependant un joueur en perte de vitesse, incapable de marquer contre les grosses écuries turques (Galatasaray [1-2] et Besiktas [2-1]).
Avec larrivée de Daniel Guiza, meilleur buteur de la dernière Liga, son avenir en Turquie était bien bouché. Ses dirigeants le lui ont fait comprendre si clairement quaprès avoir effectué le stage de préparation avec son équipe, Kezman sest offert dix jours de congés au Club Med de Bodrum. Les paparazzis ne lont pas raté, les supporters de Fenerbahçe nont pas apprécié. Loffre du PSG est tombée à pic, même avec une baisse de salaire.
