POUR Paul Le Guen, cest un peu la même histoire que celle du maintien de Raymond Domenech à la tête de léquipe de France. A la fin de la saison dernière, les actionnaires du PSG ne voulaient plus de lentraîneur, après une catastrophique 16 e place en L 1. Sil avait été en fin de contrat, le Breton naurait pas été reconduit.
Principalement pour ne pas lui régler sa dernière année de contrat, le club la gardé. Mais en lui imposant des conditions drastiques.
Il y eut dabord larrivée dun nouveau président, Charles Villeneuve, ancien directeur des sports de TF 1 avec qui Le Guen était en froid quand il entraînait Lyon. Depuis juin, leur relation ne sest pas améliorée. Villeneuve multiplie les apartés pour confier tout le mal quil pense de son entraîneur. Chez ce dernier, rien ne filtre mais il se dit quil goûte peu le style Villeneuve.
Il y eut ensuite le recrutement. Le Guen a été forcé de se rapprocher de la cellule recrutement et notamment dAlain Roche, quil ne porte pas dans son coeur. Il a dû composer avec elle, en lui soumettant les noms des recrues quil souhaitait, en acceptant leur proposition, comme Stéphane Sessegnon. Il a aussi dû se plier à la volonté présidentielle denrôler des stars, comme Makelele, Giuly ou Kezman, pour renouer avec la tradition du PSG.
Accrocher lEurope
Bref, Paul Le Guen est sous surveillance, les dirigeants ayant fait le constat que depuis un an et demi le technicien agissait trop seul, soit par goût (« Paul est clanique », dit-on en haut lieu), soit par manque daide (lentraîneur na pas été servi par les décideurs du PSG). Quil lapprécie un peu ou beaucoup, Le Guen dispose dun recrutement séduisant et plutôt haut de gamme.
Plus que jamais, léchec lui est interdit, comme finir en dessous des places européennes même si cet objectif nest pas claironné publiquement. Sinon Charles Villeneuve pourrait être très tenté dappuyer sur le bouton « eject » à la moindre déconfiture.