La Hoaraumania a envahi lHexagone qui
aujourdhui veut en savoir plus sur le réunionnais. De 20 Minutes au
Parisien en passant par lðquipe, France Football et les autres, tout
le monde veut du Hoarau. Pourquoi pas les Bleus de Domenech ?
Son apprentissage se fait en vitesse accélérée. Il y a encore
quelques semaines, nombre d'observateurs se posaient la question : Guillaume Hoarau a-t-il
le niveau de la Ligue 1 ? L'attaquant du PSG a répondu par les
chiffres. Auteur d'un doublé dimanche soir, à Marseille (2-4), le réunionnais affiche des statistiques probantes. Avec 6 buts en 10matches, il est le meilleur buteur de l'Hexagone, à égalité avec le
Lyonnais Karim Benzema. Mais du haut de ses 24 ans, il préfère la jouer
collectif :
« Il ne faut pas oublier que chaque but marqué est la récompense du travail de toute l'équipe qui est effectué en amont, confiait humblement l'intéressé après la victoire face à l'OM. Je
suis attaquant, donc c'est à moi de concrétiser les occasions de but.
J'apprends tous les jours. Psychologiquement, ces buts vont me booster.
»
Et faire taire les plus sceptiques ? Arrivé cet été en
provenance du Havre, Hoarau sortait d'un exercice 2007-2008 prolifique
: 28 buts en 38 matches, un statut de meilleur goleador de L2 et un
trophée de meilleur joueur. Le longiligne avant-centre était sur les
tablettes de nombreux clubs français. Il choisit le PSG dès le mois de
janvier, alors que le club de la capitale est en plein marasme. Avec la
lourde tâche de succéder à Pauleta.
Nobilo : « Il doit apprendre à lire plus vite le jeu »
Ses
premiers pas parmi l'élite ne font pas oublier l'éternel buteur
portugais. Pour ses débuts au Parc des Princes, Hoarau marque le but
victorieux face à Bordeaux (1-0). C'est encore lui qui offre la
victoire parisienne à Caen (0-1). Mais en Normandie comme à Sochaux
(1-1) ou à Saint-Etienne (2-0), celui qui a débuté le foot à la
Jeunesse sportive Saint-Pierroise avant de signer au HAC en 2004 et de
s'endurcir à Gueugnon se forge une réputation. Celle d'un vendangeur
d'occasions, peu habile de ses pieds. Une image que Jean-Marc Nobilo
tente de décoller dans les colonnes de France Football.
« Il y a trois ans, il jouait en CFA, rappelle l'entraîneur havrais. Il
y a un autre élément à sa décharge : il possède un grand gabarit.
Après, c'est vrai, il doit apprendre à lire plus vite le jeu, une
aptitude que possèdent Giuly ou Rothen. En L1, ça va plus vite. Il faut
lui laisser une dizaine de matches, le temps de s'adapter. »
Un point de fixation
l'arrivée de Mateja Kezman, Hoarau s'accroche. Et finit par convaincre
Paul Le Guen de le titulariser au détriment du Serbe. « Guillaume doit comprendre qu'il évolue dans un club exposé, insiste le coach parisien. Il
a raté quelques occasions relativement faciles et j'ai presque envie de
dire que c'est finalement logique qu'il soit critiqué. Je ne suis pas
inquiet pour lui. Pas du tout même ! »
octobre. A Nancy (1-1), il élargit son registre : son physique (1,92 m
pour 80 kg) lui permet de peser sur les défenses, quand son jeu de tête
soulage celle du PSG ; sa technique s'affine à mesure que son
efficacité grandit (4 buts lors des 3 derniers matches). Ce profil
pourrait, à terme, séduire Raymond Domenech. Avec Henry, Anelka et
Benzema, l'équipe de France est bien pourvue en dévoreurs d'espaces.
Mais l'attaque tricolore manque cruellement d'un point de fixation. Le
rôle est taillé sur mesure pour Hoarau.