Héros au soir de Marseille-PSG mais bon, pour certains, à être jeté avec les gravas des travaux du Camp des Loges après les défaites à Nice et contre Toulouse, Paul Le Guen voit son statut varier au fil du temps. Connaisseur des aléas de la vie parisienne, il n'est pas surpris outre-mesure. Comme Laurent Roussey ou Eric Gerets, il sait que deux défaites de suite suffisent à jeter l'opprobre sur le travail de l'entraîneur d'un club aussi passionnant et passionné. Et les désaccords évidents entre l'entraîneur et sa direction en ce début de saison, comme pour Roussey, attisent le feu. Celui qui aurait pu ne plus être l'entraîneur du PSG, si Alain Cayzac ou Michel Moulin avaient continué à diriger le club, a donc dû sacrément apprécier le discours de son président Charles Villeneuve dans les colonnes d'Aujourd'hui en France, même si sa nature anxieuse ne l'empêchera pas de prendre tout cela avec des pincettes.
A l'heure où le PSG se dote enfin d'un centre d'entraînement digne de ce nom, on se demandait si Paul Le Guen devait défaire ses cartons dans son vaste et beau bureau d'entraîneur. La réponse de Villeneuve est limpide : « Les objectifs sont clairs : nous espérons être dans le premier tiers du classement, c'est un objectif commun. Et l'objectif est bien sûr de finir la saison avec Paul Le Guen afin de maintenir l'équilibre d'un groupe. C'est très important ». Celui qui réclamait il y a peu du beau jeu a été séduit parce qu'il a vu à Marseille et a aimé que le coach tape du poing devant le manque d'entrain de ses joueurs à Nice : « Contre Toulouse puis Nice, on a dilapidé le crédit d'une victoire historique à Marseille. Ce que nous sommes capables de faire à Marseille, nous devons être capables de le refaire. Alors faisons-le ! »
Face à Lille, Paul Le Guen ne doit donc pas craindre, à priori, une nouvelle contre-performance. Il sait ce qu'il doit faire pour contenter son patron, qui lui apporte même son soutien dans la gestion du cas Kezman (« Paul me dit : "On lui fait confiance, on le protège, comme on a fait pour Hoarau". Il a fait une bonne entrée à Nice »). Le fait que ce soit un proche de Villeneuve, Bruno Skropeta, qui ait empêché la semaine passée le Serbe de venir exprimer son insatisfaction de ne pas assez jouer, montre bien qu'il y a une volonté nette de ne pas mettre des bâtons dans les roues du coach breton. Car l'affaire Kezman aurait été du pain béni pour les opposants à Le Guen. Or, avec cet appui présidentiel dans le texte comme dans les faits, voilà l'entraîneur parisien conforté comme rarement depuis sa prise de fonction. áa se fêterait bien avec un succès contre Lille¦