C'est ce qu'on appelle du travail propre et sans fioriture. Le PSG
s'est montré digne de son statut de tenant du titre en s'imposant
logiquement 2-0 hier soir devant une très faible équipe de Nancy. Le
match a basculé en six minutes grâce à deux petits coups de patte de
Peguy Luyindula, l'homme des Coupes, qui mériterait décidément
davantage de temps de jeu en championnat.
- Les quarts de finale offriront donc l'affiche que toute la France du
football attend, ou appréhende. PSG – Lens, remake de la dernière
finale disputée au Stade de France le 29 mars, sera le théâtre des
retrouvailles entre deux publics déchirés par l'affaire de la banderole
anti-Ch'tis (la Fédération française avait décidé d'exclure le PSG de
la Coupe de la Ligue cette saison à la suite de cette affaire avant que
la justice administrative n'invalide cette décision).
Le tirage au sort pour désigner le lieu de la rencontre, mardi
prochain, revêt à ce titre une réelle importance. Les dirigeants des
deux clubs et ceux de la Ligue ont deux mois (le match aura lieu le 13
ou le 14 janvier) pour faire de ce rendez-vous une grande
réconciliation et éviter de nouveaux débordements. Paul Le Guen démine
déjà le terrain. « Je vois le bon côté des choses, déclare-t-il. Si on
joue au Parc, on sera très heureux d'évoluer devant notre public et si
c'est à Lens, j'aurai également beaucoup de plaisir car j'ai toujours
aimé le stade Bollaert. Du temps s'est écoulé depuis la finale, on peut
espérer un bon match dans une ambiance chaude. »
« Nos adversaires ne sont pas mauvais quand on gagne »
Après l'élimination de Lyon et malgré la perspective d'une demi-finale
face à Bordeaux, Paris croit de plus en plus au doublé dans cette
compétition qu'il apprécie tant. « C'est intéressant et ça semble être
à notre portée, on a envie d'aller au bout », confirme l'entraîneur
parisien. Au moment d'analyser le match de la soirée, la sérénité de Le
Guen tranche avec le dépit de son homologue lorrain. « Moi, je suis
venu cinq fois à Paris, soupire Pablo Correa. Une fois au consulat pour
obtenir des papiers et quatre fois en visite
(NDLR : sous-entendu, avec son équipe).
J'accepte que les remplaçants viennent pleurer pour avoir du temps de
jeu mais quand on est sur le terrain, il faut montrer au moins autant
que les titulaires. »
Pour ne pas sous-évaluer la performance de ses joueurs, Le Guen
relativise la faiblesse d'un adversaire qui ne s'est pas procuré la
moindre occasion : « On a peut-être contribué à ce qu'ils soient moins
bien. Il ne faut pas toujours dire que nos adversaires sont mauvais
quand on gagne. Je suis satisfait de la qualification et je laisse les
autres disserter à n'en plus finir sur le jeu. » Tant que le PSG
gagnera au Parc, pas un de ses supporteurs ne se plaindra. Il faut
désormais se tourner vers Le Havre où Paris espère réaliser un bon coup
samedi. « Ce sera dur mais ça peut être un petit tournant avant de
recevoir Lyon », conclut Le Guen qui pourra compter sur la fraîcheur de
Giuly, Makelele et Rothen, tous trois restés sagement sur le banc hier
soir.