N°1, Zoumana Camara. N°2, Mamadou Sakho. N°3, Grégory Bourillon. Voilà à quoi ressemblait la hiérarchie des défenseurs centraux dans l'esprit de Paul Le Guen en début de saison. Contraint de se passer par la force des choses de Lillian Thuram, l'entraîneur parisien s'était rabattu sur une charnière centrale alliant l'expérience de Camara et les promesses de Sakho. Grégory Bourillon, l'un des joueurs préférés de Le Guen dans le groupe avec Jérémy Clément, avait lui à charge de jouer le suppléant en cas de défection de l'un des deux hommes de base aux yeux de PLG. Et Sammy Traoré dans tout ça ? De retour d'un prêt à Auxerre, il n'entrait toujours pas dans les plans de son coach qui se disait toutefois que le Franco-Malien pourrait rendre service par moments. Notamment dans les coupes pour permettre aux titulaires de souffler. Traoré incarnait également le bouche-trou parfait pour pallier toute absence dans le secteur défensif.
Mais depuis plusieurs matchs, la donne a changé. Et Paul Le Guen a pu constater que Traoré n'était pas qu'un « clown » de vestiaire ou un grand échalas de près de deux mètres au look vestimentaire particulier. Entre le joueur et son entraîneur, le courant n'est pourtant jamais vraiment bien passé. Ce n'est d'ailleurs toujours pas le grand amour à l'heure actuelle entre eux. Ce qui n'a pas empêché le coach parisien de titulariser l'ancien niçois face à Nantes, Saint-Etienne et Grenoble courant septembre, Sakho étant écarté des terrains en raison d'une pubalgie. Au retour du jeune défenseur, Traoré a retrouvé sa place sur le banc. Pour une passation de pouvoir attendue mais finalement assez brève.
Pour la venue de Lille au Parc le 9 novembre, c'est en effet le natif de Créteil qui débutait de nouveau dans l'axe aux côtés de Camara. Mais ce jour-là, si Traoré avait été choisi d'entrée par Le Guen, ce n'était pas en raison des absences en défense. Disposant d'un groupe au complet dans ce secteur, le coach avait tout simplement préféré Traoré aux Sakho et Bourillon. Depuis, Traoré n'a plus quitté l'équipe, ni manqué une seule minute de jeu. Au top de sa forme dans ses jambes comme dans sa tête, l'ancien capitaine de l'équipe nationale malienne se permet même de nouveau des chevauchées. Celle face au LOSC a fait se lever les supporters parisiens, trop contents de pouvoir s'appuyer sur un homme qu'ils n'ont pas épargné de critiques depuis son arrivée.
Paul Le Guen, lui aussi, est le premier gagnant de ce retour au premier plan. Contre Nancy en Coupe de la Ligue, il n'avait d'ailleurs pas cherché bien longtemps le remplaçant de Ceara sur le côté droit. « Je peux dépanner, se marre le géant à casquette sur le site du PSG, mais m'installer à ce poste là, je pense que ce n'est pas possible. » Dans l'axe, il semble en revanche confortablement installé.