Giuly: "J'ai plus de liberté"
Après un début de saison poussif, la faute à des pépins physiques, Ludovic Giuly, l'une des attractions du marché estival du PSG, a retrouvé la grande forme, en attestent ces deux buts contre Lille et Le Havre lors de deux dernières journées de championnat. De bon augure pour le club de la capitale qui accueille samedi le leader lyonnais pour le compte de la 15e journée de L1.
Vous restez sur deux buts en deux matches de championnat. àtes-vous heureux de ce retour en forme ?
Oui, c'est bien. Ma blessure m'a permis de me préparer une seconde fois. Je suis venu ici pour donner le maximum et c'est en train de revenir progressivement. C'est bien pour moi et pour le groupe. Je fais tout pour revenir à mon niveau. Et puis, ces deux buts m'ont fait du bien. Je n'avais plus marqué depuis longtemps, vous l'avez assez souligné. Mon objectif n'est pas d'être le meilleur buteur de l'équipe, Guillaume (Hoarau) s'en charge, mais si j'arrive à marquer mes petits buts comme chaque saison, ça me fera plaisir.
Avec du recul, ne regrettez-vous pas d'avoir repris trop vite ?
Non, quand on est joueur, on a envie de jouer. Surtout quand on arrive dans un nouveau club. On a envie d'être dans le groupe le plus rapidement possible, de prendre ses marques. áa fait partie du jeu. Il faut l'accepter. C'est fait. La prochaine fois, je me préparerai un peu mieux peut-être.
Comment vous sentez-vous à ce poste de deuxième attaquant ?
Bien parce que j'ai plus de liberté. Mon jeu me permet de prendre des espaces dans la profondeur. Guillaume décroche, donc on est complémentaires. J'ai vécu ça à l'époque à Monaco où je jouais déjà devant. Je ne suis pas trop surpris. C'est un poste qui me convient bien.
"Hoarau et Morientes ont le même profil"
Physiquement, quel poste vous demande le plus ?
áa me demande plus d'énergie de jouer à droite. Je travaille beaucoup plus à droite, parce que je dois participer au repli défensif. Il faut être vraiment bien physiquement. Devant, ça me va mieux. Maintenant, je peux jouer aux deux postes. Et c'est le coach qui décide. A lui de voir où je suis le mieux.
Aimeriez-vous vous fixer ?
Je n'ai jamais été trop fixé dans ma carrière (sourire). Devant, à droite… ça ne me dérange pas. A Rome, j'ai même joué à gauche et en 10. Si on a besoin de moi, je peux jouer partout. Après, c'est vrai que je préfère jouer devant, parce qu'on est plus vite devant le but, on marque plus souvent, donc c'est plus sympa pour un attaquant.
Guillaume Hoarau vous surprend-il ?
Honnêtement, je ne connaissais pas le joueur parce que je ne regardais pas la Ligue 2. Oui, il me surprend. C'est un gars qui reste sérieux, bosseur. Il demande ça, il est à l'écoute du groupe et des anciens. Il prouve sur le terrain qu'il a d'énormes qualités. C'est le meilleur buteur de l'équipe mais il a encore une marge de progression énorme s'il devient encore plus "tueur". Il a le potentiel pour faire une belle carrière.
Vous disiez qu'il vous rappelait Morientes…
Oui parce que, comme avec Morientes, je n'ai pas eu besoin de temps d'adaptation. En deux matches, c'était fait. Morientes avait le même profil: il décrochait, il était bon de la tête, il savait se retourner. C'est un peu ce qui se passe avec Guillaume. Et moi, j'ai des espaces derrière, donc ses appels m'aident énormément. On n'a pas eu besoin de travailler ça à l'entraînement, c'est venu naturellement. Ce que j'ai vécu avec Morientes, je suis en train de le vivre avec Guillaume. J'ai les mêmes sensations avec ces deux joueurs.
"Un écart énorme…"
N'avez-vous pas peur que Lyon mette en place un plan anti-Hoarau-Giuly ?
Non parce que de notre côté, on ne met pas de plan anti-Benzema ou anti-Juninho. On connaît leurs qualités. Mais il n'y a pas de plan. Il faudra être concentrés et avoir envie de gagner les duels. A nous de faire la différence, d'être plus malins et de s'adapter. Quand on joue contre des grands joueurs, on sait que ça va être difficile, mais on ne prépare rien de particulier.
Serez-vous plus prudents ?
Plus concentrés. On n'a pas besoin de se parler cette semaine pour préparer ce match. On sait que c'est un match important.
D'autant plus pour vous…
Oui, c'est mon club formateur, donc j'y ai des bons souvenirs, même si je connais moins de joueurs aujourd'hui. Il reste toujours les dirigeants et le président. La famille a toujours envie de voir ce genre de match-là, donc ça fait chaud au cur.
Comment jugez-vous cette équipe de Lyon ?
Même avec des nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur, elle reste dans la lignée. Elle est devant. On est septièmes et on est déjà à dix points… C'est un écart énorme. Je ne vois pas qui peut rivaliser avec eux aujourd'hui. Eux sont déjà devant. Nous, on fait notre championnat en essayant que l'écart ne se creuse pas trop.
Avez-vous vu le match de Lyon contre Bordeaux ?
Oui. Est-ce que Lyon a des failles ? Très peu. Il faut juste mettre les occasions au fond avant eux. Bordeaux a fait un super match. Ils ont eu les occasions pour marquer, ils ne l'ont pas fait. Et après, c'est difficile de revenir quand Benzema marque sur sa première occasion. Il ne faut pas rater le début de match, ne rien lâcher et la mettre au fond si on a une occasion.
"On a fait un super match à Marseille pour rien"
Paris a déjà battu Bordeaux et Marseille. Comment expliquez-vous que le PSG soit plus performant contre les grosses équipes ?
On est peut-être mieux dans nos têtes, bien préparés et plus vigilants contre ces équipes-là. Après, ça reste quand même Lyon. C'est différent des autres matches. C'est le leader, avec un bel effectif. On essaiera de prendre du plaisir et de hisser notre niveau pour faire un bon match. On va essayer de ne pas être ridicules et de faire ce qu'il faut pour gagner ce match.
Vous avez peur d'être ridicules ?
Non. On sait que si l'on perd contre Lyon, ce ne sera pas très grave. Il faut au moins qu'il y ait l'envie et la manière. C'est le plus important.
Avez-vous le sentiment d'avoir trouvé le bon équilibre sur vos trois derniers matches ?
On a trouvé une façon de jouer. On est mieux. La clé sera de jouer collectivement. On ne peut pas se permettre de tenter de faire un exploit individuel. Notre force, c'est le collectif. Si on est bien collectivement, on risque de faire de belles choses. On le sait. A nous de le reproduire sur le terrain et de ne pas s'éparpiller face à cette équipe de Lyon.
Paris est-elle une équipe de contre ?
C'est une équipe qui joue le contre, oui. Maintenant, on ne peut pas jouer que sur ça. On a d'autres qualités et on essaie de les exploiter. Au Havre, on a fait une bonne première période, on a produit du jeu. On n'est pas restés à onze derrière. áa commence à venir petit à petit.
Pensez-vous que ce match puisse être un tournant de votre saison ?
Pour le moral, oui, ça peut être important. Mais ça ne reste qu'un match, avec trois points en jeu. Il faudra se remobiliser de suite pour la Coupe de l'UEFA et le déplacement à Rennes. On n'aura pas le temps de savourer si ça se passe bien pour nous. Il faudra rester concentrés. Si on veut être bien dans ce championnat, il faut de la continuité dans nos résultats. Pas sur deux ou trois matches, mais sur cinq ou six. áa va être la clé pour rester en haut du tableau. Et si on perd contre Lyon, on sait qu'il faudra être encore plus vigilants à Rennes. C'est un concurrent direct, il ne faut pas qu'il s'échappe. Et de notre côté, on doit rester dans le bon wagon. Après notre victoire au Havre, ça serait dommage de perdre deux fois suite, comme après Marseille.
Vous semblez avoir tiré les enseignements de l'enchaînement Marseille-Toulouse-Nice ?
Oui, ces défaites contre Toulouse et Nice nous ont marqués. On a fait un super match à Marseille pour rien. Si on veut prétendre à quelque chose et jouer le haut du tableau, il faut être constants. On ne peut pas perdre chez nous contre Toulouse et après à Nice. Surtout de cette façon…
" ptit jeff "