ì trois jours de leur voyage à Florence, et forts de leurs sept points davance en L1, les lyonnais pourraient avoir la tête ailleurs. Mais ils sont comme tout le monde, à part, parfois, les joueurs parisiens eux-mêmes : ils adorent jouer au Parc. Ils devront contrôler le duo Hoarau-Giuly, actuellement en réussite. Après sa victoire à Marseille (4-2), le PSG rêve dun nouvel exploit.
Du haut de ses cinq défaites en quatorze journées, le PSG nest pas tout à fait un candidat pour le titre, et ses inconstances rendent ses ambitions difficiles à mesurer. Mais le passage de Lyon, ce soir au Parc des Princes (21 heures), ne peut pas être une parenthèse : revenir à sept points du leader ou plonger à treize longueurs propose quelque chose comme un grand écart, même si le PSG, ce matin à trois points du deuxième, a plutôt lintention de faire le match avec tous les autres.
Avec Lyon, est-ce quil y a un match ? La manière dont les Lyonnais ont écarté Bordeaux (2-1) et assommé la Ligue 1, il y a six jours, après avoir été dominés dans limpact physique, et même au-delà, ne peut pas rassurer ses adversaires à venir. LOL a beau avoir exhibé dinhabituelles faiblesses depuis le début de la saison, et son attractivité être incertaine quand Benzema et Juninho ne soccupent pas de tout, ses 33 points sur 42 possibles montrent une voracité persistante, et quasi culturelle. Ces dernières années, les PSG-Lyon, au Parc comme à Gerland, ont souvent été passionnants à suivre, même lorsque les Parisiens traversaient une crise, et même lorsque celle-ci durait de la 1re à la 38e journée.
On serait presque moins optimiste pour celui qui sannonce, tout à lheure, dans la nuit de novembre. Parce quil est clair que le PSG, dont le calendrier a été jusque-là déséquilibré (six matches à domicile, huit à lextérieur), peut-être pour son plus grand bien, nest pas mûr pour associer la performance et la responsabilité du jeu. Dans sa construction encourageante mais encore fragile, le club parisien nen est pas encore là. De même, à moins de soixante douze heures de son match contre la Fiorentina, où un nul lui assurerait la qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, Lyon risque de modérer ses enthousiasmes, dautant que Claude Puel a quelques internationaux à ménager, comme Toulalan.
Or, lOL a rarement été brillant, cette saison, quand émergeait la nécessité du turn-over. Il a leffectif pour gérer tout cela, mais ce nest pas une raison non plus pour ne pas sétonner des calendriers qui sont imposés aux clubs français disputant la Ligue des champions. Leur protection était un enjeu de la fin du XXe siècle, une manière de compenser le déficit objectif de lancienne D 1 face aux grands dEurope. Aujourdhui, cest comme si le foot français était trop fort pour sen occuper : il organise lui-même les cadences infernales de ses meilleurs clubs.
Benzema comme lan dernier ?
On ne peut pas avoir largent de la télé et le repos ? Largument est peu recevable, ou alors, puisque la LFP ne paraît pas vouloir sen charger, il appartient aux chaînes de faire en sorte que les équipes dont elles diffusent également les matches européens se présentent avec un délai de récupération raisonnable. Pour Lyon, jouer ce soir à 21 heures, quand Florence joue à 18 heures, est un léger désavantage accentué par son déplacement en Italie ; mais Marseille naura que soixante dix heures de récupération avant son match contre Liverpool, quand les Reds auront cent heures. Et, dans deux semaines, avant de venir à Lyon, le Bayern a vu son match de Bundesliga avancé au vendredi soir, quand lOL jouera le dimanche soir à 21 heures, à Nantes.
Claude Puel a stigmatisé, cette semaine, « labsurdité » du calendrier. Il ne sest pas trompé de mot. Il serait décevant, à lévidence, que la proximité de la Ligue des champions atténue la qualité imaginée dun tel match de L1. Car, sur le terrain, Lyon devra contrôler Hoarau, auteur de 50 % des buts parisiens, après avoir souffert pendant une mi temps face à Chamakh, la semaine dernière, et il est clair que les mouvements de Giuly, en soutien de lancien Havrais, vont seffectuer dans une zone, entre la défense ou le milieu, où lOL a parfois du mal à être imperméable.
Mais puisquil a seulement joué trente-deux minutes mercredi face à lUruguay (0-0), Benzema devrait être invité à enchaîner PSG et Fiorentina, et quiconque garde le souvenir ébloui de sa dernière visite avec lOL au Parc, il y a un an (3-2), a envie de voir de quoi le meilleur buteur de la L1 est capable, ce soir, une semaine après avoir « tué » Bordeaux (2-1), selon la métaphore des joueurs bordelais eux-mêmes. Cest le drame constant du PSG : tout le monde a envie de flamber au Parc, même ceux qui ne penseraient quà lEurope, un samedi ordinaire.
Paris ne sait pas encore tout faire bien, et il présente ce récurrent problème de milieu droit où Lyon va tenter dobliger Sessègnon à défendre, ou de le punir de ne pas le faire. Mais le Parc nen voudra pas aux siens dune éventuelle prudence. En clair, PSG-Lyon sera lun des rares matches, cette saison, où les parisiens auront le droit de jouer au Parc comme ils le font à lextérieur. Après avoir battu Bordeaux (1-0) et triomphé à Marseille (4-2), le PSG frapperait un très, très grand coup en présentant un carton plein face aux équipes de Ligue des champions et en faisant chuter le leader.