Le nul à Bordeaux a renforcé la confiance des rennais, qui ne manquent pas de raisons de vouloir battre les parisiens. Le Rennes-PSG qui se profile aura un parfum inédit. Les confrontations entre les bretons et les parisiens ont souvent exhalé d'aigres relents. Le 28 novembre 2000, des bretons bien tendres avaient sauvé la tête de Paul Le Guen en s'imposant au Parc (1-0). Le 8 mars dernier, Le Guen, depuis le banc parisien cette fois, voyait son équipe encaisser deux buts et sombrer un peu plus dans les bas-fonds du classement.
Dimanche, au stade de la Route-de-Lorient, il ne sera question ni de crise ni d'avenirs incertains. áa fleurera bon l'ambition et la Ligue des champions. Les deux seuls tombeurs de Lyon, qui effectuent un début de saison conforme à la richesse de leur effectif, regardent vers le haut. Dimanche, à Bordeaux, alors qu'un confrère lui demandait ce que lui inspiraient ses retrouvailles avec le PSG, l'aveyronnais a froncé les sourcils et précisé qu'il ne pensait qu'« aux trois points en jeu ». Guy Lacombe aimerait qu'on le lâche avec son aventure au PSG, qui s'est finie en eau de boudin, un petit matin de janvier 2007,au lendemain d'un revers contre Valenciennes (1-2). « Nice tient la route. C'est une bonne équipe mais le PSG encore plus », disait-il la semaine passée… avant d'envoyer Jérôme Rothen dans les cordes alors qu'il était invité à commenter la performance de Rod Fanni en équipe de France. « Il a fait un match correct et même un bon match. Son adversaire, Cristian (Rodriguez), est un client. Je le connais bien. ì Paris, c'était le concurrent d'un joueur qui me décrie beaucoup et c'est peut-être pour ça. »
Villeneuve veut toujours Briand
Une certitude : Paris conserve toujours une place à part dans le coeur de Jimmy Briand. Il y a trois mois, l'attaquant rennais était allé jusqu'à boycotter le stage de préparation pour convaincre ses dirigeants de le laisser rejoindre le PSG. Cette affaire mit le club breton en émoi mais elle n'a pas enrayé son dynamisme sur le terrain. Il y a dix jours, Charles Villeneuve est revenu à la charge en affirmant qu'il souhaitait toujours enrôler celui qui, depuis, a acquis un statut d'international. En pleine confiance, Briand aura certainement envie de montrer au président parisien pourquoi Le Guen a fait le forcing pour s'attacher ses services, plutôt que ceux de Kezman.
Dimanche prochain, il devrait retrouver une position axiale plus conforme à ses habitudes. ì Bordeaux, Lacombe l'avait positionné dans les couloirs, avec la consigne de plonger dans le dos de Leroy. ì l'image de son équipe, Briand a consciencieusement accompli son travail et est rentré de Gironde avec le sentiment que Rennes pouvait rivaliser avec n'importe quelle autre équipe de L1. « On redoutait ce match, dit-il. On se souvenait de ce qui s'était passé l'an dernier. Mais nous avons réussi notre test. Avant le match, on avait dit qu'il fallait prendre quelque chose pour que le match du PSG devienne super intéressant. C'est fait. On n'a pas fait de complexes. Aujourd'hui, on sait ce que l'on vaut. »