Alors que nos voisins européens conjuguent le PSG au passé, le club de la capitale conserve son aura au Brésil.
« IL A PERDU toute sa splendeur », pour les allemands. « Il a disparu du radar », tranchent les anglais. « On ne parle plus beaucoup de ce club », admettent les italiens. Quant aux espagnols, ils se souviennent vaguement quil fut un temps où cette équipe du PSG avait fait la peau au Real et au Barça sur la scène européenne.
Le Paris Saint-Germain est presque un point mort sur la carte footballistique de lEurope. Plus assez de titres, plus assez de stars, plus assez dapparitions en Ligue des Champions¦ Au classement du prestige, les années 2000 ont vu le club de la capitale chuter en division inférieure.
« Je pense quil va falloir au PSG plusieurs décennies avant de revenir au top, estime Christian Falk, rédacteur en chef à lhebdomadaire Sport Bild. Lyon est désormais lunique formation française dont on parle. Le reste de la Ligue 1 nest pas pris au sérieux ici. » Ancien défenseur du PSG en 1998-99, Christian Wörns, qui a mis un terme à sa carrière lété dernier, ne voit pas, lui non plus, « Paris revenir en haut de laffiche sur le moyen terme » .
Autre ancien de la maison rouge et bleue, Leonardo est tombé de haut depuis son départ pour Milan en 1997. « Jamais je nimaginais quil connaîtrait autant de moments difficiles ensuite. Jaime le PSG mais il faut voir la vérité en face : il est inconcevable que ce club ne puisse pas lutter pour le titre alors quil y a tout pour que ça marche fort. Un stade fantastique, un public bouillant et fidèle, le charme de la ville¦ »
Bien sûr, ce nest pas de la très nombriliste Angleterre que va jaillir un intérêt plus pointu pour le PSG. Sur lîle, aussi, on explique que lhégémonie lyonnaise a rogné léclat du club parisien. « Lapparition de lOL les a un peu poussés dans lombre, souligne Dominic Fifield, journaliste au Guardian. Leurs difficultés la saison dernière ont beaucoup surpris. Il leur faudra du temps avant dêtre à nouveau considérés comme une force vive du football français. » Steve Sammers, du Sunday Mirror, plante cette perfide pique : « En fait, le PSG, cest juste un nom, ou plutôt un club qui na jamais été aussi grand que le nom quil porte¦ »
Dans un élan très court dintérêt pour le PSG, lEspagne avait évoqué, lété dernier, les arrivées de Makelele (ex-Real) et Giuly (ex-Barcelone). Une attention sans lendemain, donc. Les médias locaux ne sintéressent souvent à un club français que sil possède un joueur ciblé par le Real ou le Barça. Benzema fait parler de Lyon. Personne ne fait parler de Paris.
Par bonheur, le Brésil existe encore. Magie de léloignement, sans doute, mais le pays aux cinq coupes du monde reste un territoire où il nest pas incongru dassocier PSG et prestige. Plus que Ronaldinho, cest Rai qui a doré limage du club auprès de ses compatriotes. « ì lépoque de Rai, Paris était même dans le top 5 de nos clubs européens préférés, témoigne Renato Maurico Prado, chroniqueur du journal O Globo. Aujourdhui, on aurait du mal à citer le nom dun joueur du PSG mais ce club reste ici dans le top 10 européen. »
Responsable du marketing de SporTV, la chaîne câblée qui diffuse la L1 au Brésil, Julio Damasceno note que « les équipes favorites de nos téléspectateurs 50 000 par match retransmis en moyenne sont Lyon et Paris ». Il va même plus loin : « Paris, cest le club de Rai, un club glamour qui fait encore rêver ici. » Alors, imaginez le cur des Brésiliens si Ronaldo, un jour, venait jouer au Parc des Princes¦»