Après une saison et demie catastrophique, lentraîneur parisien vit sans doute ses derniers mois au PSG. Ce sont pourtant les meilleurs.
PAUL LE GUEN a connu de bien pires moments dans sa carrière parisienne. Une équipe qui chute à la vingtième place du championnat lors de sa première année, une autre sauvée de la relégation lors de la suivante à la dernière journée ou encore larrivée dun conseiller sportif sorti de nulle part, à la crédibilité controversée, comme supérieur hiérarchique en avril dernier. Chaque fois, lentraîneur parisien a pourtant été confirmé dans ses fonctions, il a survécu à un tourbillon qui a emporté un grand nombre de ses prédécesseurs et continué à travailler avec la garantie du lendemain. Et, chaque fois, les résultats ont déçu.
Bizarrement, cest au moment où son avenir sinscrit le plus en pointillé et où il semble plus proche dun départ en juin que dune prolongation de contrat, que le technicien breton réussit sa saison la plus accomplie à la tête du PSG. Contrairement à la précédente, ses pouvoirs au sein du club ont été rognés et sa légitimité entamée. Le Guen le manager chargé du recrutement et de lentraînement est redevenu Paul lentraîneur chargé dun effectif dont on lui a imposé quelques éléments. La formule a du bon. Paris sest offert sur un plateau Bordeaux (1-0), Marseille (4-2) et Lyon (1-0) et pointe son nez parmi les cadors de la Ligue 1.
Linfluence de Le Guen dans cette progression est incontestable. ì force de chercher, dessayer, de tâtonner, il a trouvé le bon équilibre pour son équipe, ce quil nétait jamais parvenu à réaliser depuis son arrivée, en janvier 2007. Il a relancé Traoré en défense centrale aux côtés de Camara et aux dépens de Sakho, na pas hésité à associer Giuly et Hoarau en attaque, sacrifiant Kezman, le choix du président. Il a aussi cerné les limites de son effectif et accepté de renoncer à des ambitions sur certaines compétitions.
« Cette année, le PSG doit faire le meilleur championnat possible, a-t-il encore répété, jeudi soir, après le match nul concédé contre Santander en Coupe de lUEFA. La priorité, cest la Ligue 1. On na pas les moyens daligner la meilleure équipe tous les trois jours. » Cette thèse ne trouve pas toujours un écho favorable dans les sphères dirigeantes. Mais Le Guen, qui ne sest jamais laissé dicter une composition déquipe, sait que lavenir du club passe dabord par des victoires à lintérieur des frontières. Il sait aussi quune éventuelle et pour le moment peu probable prolongation de contrat est intimement liée à un très bon parcours en championnat.