Le Paris Saint-Germain s'est logiquement incliné 3 buts à 1 sur la pelouse du stade Louis II au terme d'une rencontre animée et intense. Les Monégasques, bien meilleurs tactiquement et plus incisifs, méritent leur victoire.
Pour son 3ème match de la saison en championnat, le PSG se déplace à Monaco, potentiel outsider au classement. L'équipe concoctée par Unai Emery est rigoureusement similaire à celle de la semaine dernière contre Metz. A noter l'absence de Pastore, touché au mollet et remplacé par Verratti. Cavani, en pointe, est soutenu par Di Maria et Lucas. Jusqu'à présent, c'est du classique. Toujours pas de recrue(s) sur la pelouse, Jesé est juste physiquement, tandis que Ben Arfa, Meunier ou encore Krychowiak sont sur le banc. Des choix du coach. En face, le milieu est densifié, ce qui sera décisif dans la rencontre.
Un premier acte totalement raté
Les premières minutes de la rencontre donnent le ton de la soirée. La possession est parisienne mais les Monégasques sont parfaitement en place. La 1ère incursion est à mettre à l'actif des Rouge et Bleu. Aurier, très remuant durant la rencontre, décale parfaitement Di Maria à l'entrée de la surface, le tir est contré en corner. Quelques instants plus tard, sur une construction monégasque relativement anodine mais terriblement efficace, Moutinho ouvre le score. Tactiquement, c'est simple et techniquement, remarquable. Les Monégasques ne sont pas attaqués et ont le temps de se trouver dans l'axe et sur les côtés. Le ballon circule rapidement en une touche et à la fin, il n'y a rien à dire, mis à part que les joueurs de la capitale font preuve d'un manque d'agressivité flagrant. La réaction parisienne intervient une dizaine de minutes plus tard. Aurier, encore lui, décale Cavani dans la course mais l'Uruguayen manque le cadre. L'appel, est bon et intéressant, la finition, nettement moins. Enfin, tandis que les Parisiens peinent dans la construction du jeu. David Luiz, commet l'irréparable en offrant un pénalty à Monaco, et sûrement – au passage – sonne la fin de sa titularisation pour l'avenir. La faute, grossière et stupide, pénalise sensiblement le PSG. Fabinho, spécialiste en la matière, transforme l'offrande en but. 2-0 juste avant la pause et c'est sans contestation.
Un réveil parisien, en vain
Menés 2-0, les parisiens n'ont d'autre choix que d'élever nettement leur niveau de jeu. Le premier frisson du second acte intervient à la 54e minute. Lucas, sur le côté, se défait de son vis-à-vis avant de centrer fort devant le but, Cavani tente une "madjer" … mais loupe le ballon. Vient alors l'heure des changements. D.Luiz paye très sûrement ses maladresses et se fait remplacer par le Belge Meunier. Aurier reprend l'axe. Dans la foulée, Cavani réduit l'écart d'une belle tête, 2-1. Le service, signé Aurier, est impeccable. On se dit alors que l'égalisation arrivera par la suite, sachant qu'il reste du temps (environ 25 min). Il n'en est rien. Certes, les Parisiens ont le ballon et se montrent davantage conquérants mais les joueurs de la Principauté sont vigilants, à l'image de Subasic (75e). Le couperet tombe, sur un contre éclair, Sidibé souhaite servir son coéquipier Dirar dans l'axe. Le cuir est touché par Aurier, qui trompe Trapp, 3-1. Les entrées de Matuidi et Ben Arfa n'y feront rien. Le PSG s'inclinera sur ce même score.
Paradoxalement, tout n'est pas à jeter dans cette défaite. Tout d'abord, cela était prévisible, c'est désormais certain, la charnière centrale sera tenue par la paire Marquinhos-Silva. Kimpembé, bien que serein et intéressant dans ses interventions, n'a pas encore le niveau d'un Silva ou Marquinhos. Pour D.Luiz, c'est plus inquiétant, ses erreurs deviennent courantes et pénalisent clairement l'équipe. Au milieu, Verratti n'a rien perdu de son talent mais paraît à court de rythme, chose logique compte tenu de sa situation (opéré d'une pubalgie durant la période estivale). Enfin, en attaque, Cavani a ouvert son compteur mais ne pèse pas suffisamment. Lucas, comme à son habitude, est intermittent dans son jeu, Di Maria moyen. Tactiquement, certains éléments sont à corriger, l'ouverture du score monégasque permet de l'illustrer précisément. Néanmoins, nouveau coach, nouvelle ère, et surtout nouveau système, tout cela prend du temps à se mettre en place. La trêve intervient d'ailleurs peut-être au bon moment, notamment lorsque l'on se penche sur le calendrier : Saint-Etienne et surtout Arsenal en LDC à venir.
Au final, ce 1er choc de la saison face à Monaco sonne peut-être comme une sérieuse piqûre de rappel pour l'équipe parisienne, qui, bien que très talentueuse sur le papier, n'est pas encore prête. L'histoire nous a montrés que les grandes équipes commencent véritablement leur saison à partir de Février-Mars (grandes échéances européennes, luttes pour le titre), jusqu'alors, c'est de la "préparation". En espérant que celle-ci ne soit pas trop longue pour les Parisiens…