Dans une longue interview accordée à L'Equipe Magazine, Thiago Motta est revenu sur son rôle au PSG et le football en général. Extraits.
Chelsea
« Chaque joueur sait que nous ne devrons plus jamais commettre la même erreur que ce soir là pour que le club atteigne un jour les demi-finales ou la finale. Quelle est cette erreur ? Laisser le jeu a Chelsea! Nous avons laissé le jeu aux Anglais, comme si nous voulions voir ce qui allait se passer. Il aurait fallu jouer a notre façon: conservation du ballon, construction réfléchie d’attaques… Les occasions de but seraient logiquement venues. Nous n’avons même pas essayé. Chelsea a tenu trop souvent le ballon et nous courions derrière. Le vrai PSG, celui qui contrôle le ballon a partir de derrière, qui fait une passe de plus pour prolonger la possession, qui maintient l’adversaire dans son camp, qui récupère le ballon tout de suite après l’avoir perdu. Cette saison, nous devrons nous y tenir, surtout dans les matches importants. Laisser l’équipe adverse appliquer son plan, comme contre Chelsea au retour, et compter sur les contre-attaques, ce n’est pas nous. »
Le jeu
« Nous ne nous appliquons pas à réussir 10,15 ou 20 passes consécutives pour le plaisir. On nous reproche parfois d’abuser de ce jeu posé, mais il faut en comprendre le but. L’idée est d’emmener l’équipe adverse dans son camp, de la serrer sur ses trente derniers mètres puis de la fatiguer et de la déséquilibrer. Cette méthode appliquée par Laurent Blanc depuis un an est ma préférée (…) L’Allemagne nous a montré l’exemple. Elle est truffée de grands techniciens, dribbleurs ou frappeurs, mais aucun d’entre eux ne fait le geste de trop. Muller, Kroos, Lahm ou Schweinsteiger pensent d’abord au groupe et seulement ensuite a eux-mêmes (…) Tous les joueurs, même de niveau international, n’affichent pas cet état d’esprit. Vous seriez surpris. »
Paris
« Il n’y a pas de pression populaire. On ne peut pas changer cela. Pour le reste, nous sommes des professionnels. Tout le monde en France attend que nous soyons champions car notre propriétaire verse de gros salaires. Je vois les choses différemment: nous avons l’obligation de gagner parce que nous sommes la meilleure équipe, c’est tout. (…) Dans un grand club, le rythme de vie, c’est tu gagnes ou tu gagnes. Donc, tu n’as pas le temps. Depuis deux-trois ans, le PSG est entré dans cette culture. »
Affaire Brandao
« Je n’apprécie pas la façon dont certains médias français me dépeignent. Je suis agressif car mon métier, quand je dispute le ballon a un adversaire, est de remporter ce ballon. Je dois être agressif parce que l’autre joueur l’est. Mais je n’ai pas la méchanceté de vouloir faire mal a l’autre. (…) Etre dur, a certains moments du jeu, c’est normal quand on veut gagner sa place au haut niveau. »