
Les blessures de Doué et Dembélé font couler beaucoup d'encre autant en interne qu'à l'externe
Le Paris Saint-Germain relance un débat sensible et récurrent dans le football moderne : la gestion médicale des joueurs entre leur club et leur sélection nationale.
À la suite de plusieurs épisodes récents ayant mis en lumière un manque de communication et de coordination, la direction parisienne réclame la mise en place d’un nouveau protocole médico-sportif encadrant davantage les échanges et les responsabilités.
Des tensions anciennes ravivées
Le bras de fer entre clubs et sélections nationales n’est pas nouveau. Les entraîneurs de clubs, qui investissent massivement sur leurs joueurs, redoutent les blessures lors des trêves internationales, souvent dues à une surcharge physique ou à une récupération jugée insuffisante.
Au PSG, plusieurs cas récents ont accentué cette crispation. Entre blessures musculaires à répétition et retours différés de certains internationaux, le club estime que les décisions médicales prises par les sélections manquent parfois de concertation, voire de transparence.
L’exemple des retours précipités
Selon des sources proches du club, certains joueurs parisiens auraient été sollicités en sélection malgré des signaux d’alerte détectés par le staff médical parisien. Le retour à la compétition, jugé prématuré, aurait aggravé des pathologies mineures.
Luis Enrique, tout en veillant à maintenir une diplomatie avec les fédérations, n’a pas caché son agacement en conférence de presse : « Nous respectons les sélections et leur importance pour les joueurs, mais nous avons besoin d’un dialogue plus structuré, pour protéger avant tout la santé des athlètes. »
Une demande claire : instaurer un protocole commun
Le PSG plaide pour un protocole standardisé, qui irait au-delà des simples échanges de mails entre staffs médicaux. L’idée serait d’instaurer :
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Un dossier médical partagé et sécurisé, accessible aux deux parties.
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Une obligation de rapport détaillé après chaque match ou entraînement international.
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Un droit de veto médical en cas de désaccord manifeste, afin d’éviter les prises de risque.
Ce protocole, qui pourrait être porté à l’échelle européenne via l’ECA (European Club Association), viserait à réduire les tensions en responsabilisant chacun des acteurs.
Un débat qui dépasse le PSG
La revendication du club parisien résonne dans un contexte où de nombreux clubs européens s’interrogent sur la gestion des calendriers internationaux, de plus en plus lourds. Entre la Ligue des Nations, les qualifications et les tournées estivales, les joueurs de haut niveau enchaînent parfois plus de 60 rencontres par saison.
Les sélections nationales, de leur côté, rappellent régulièrement que jouer pour son pays reste un honneur incontournable, et qu’elles ne peuvent pas se voir imposer les priorités des clubs.
Vers une réforme nécessaire ?
Reste à savoir si cet appel sera entendu par la FIFA et l’UEFA, principales instances en mesure d’encadrer ce protocole. Dans un football mondialisé où les enjeux financiers et sportifs sont gigantesques, la santé des joueurs apparaît de plus en plus comme un point de tension majeur.
Le PSG, en prenant position publiquement, espère initier un mouvement collectif. Mais la route est encore longue pour parvenir à une véritable harmonisation entre clubs et sélections.