
Luis Campos était invité dans l'émission Rothen s'enflamme
Invité de l’émission Rothen s’enflamme sur RMC, Luis Campos s’est longuement exprimé sur la politique sportive du Paris Saint-Germain. Sans détour, le conseiller football du club de la capitale a détaillé sa vision : miser sur la formation, encadrer le mercato, renforcer l’identité française du PSG et installer une philosophie de jeu lisible sous l’impulsion de Luis Enrique.
Le virage français : identité et formation au cœur du projet
Dès les premières minutes, Campos a planté le décor. Pour lui, l’avenir du PSG passe par une valorisation accrue du centre de formation. “Dès que l’on peut rendre le club plus français, on le fait”, a-t-il martelé. Poissy, flambant neuf, est décrit comme “une maison du football” où les conditions permettent de faire éclore les talents de demain.
Cette stratégie ne se limite pas à un symbole : elle veut devenir un pilier. Campos insiste sur l’idée de “former une équipe avec plus d’identité locale”, un message fort adressé aux supporters qui réclament depuis longtemps un PSG enraciné dans son territoire.
Luis Enrique, le maestro de l’imprévisibilité
Campos n’a pas tari d’éloges sur Luis Enrique. Travail, exigence et constance sont les trois maîtres-mots qu’il attribue à l’Espagnol. “Il amène une gazoline permanente”, a-t-il glissé dans un sourire, pour décrire son énergie quotidienne.
Mais au-delà de l’intensité, Campos insiste sur la méthodologie : des automatismes répétés à l’entraînement, des schémas variés, une capacité à surprendre. “Un joueur de Lille m’a dit qu’il ne comprenait pas notre équipe”, raconte Campos. Un aveu qui, pour lui, illustre la force du PSG version Enrique : un jeu fluide, changeant, impossible à anticiper.
Mercato : sobriété et logique sportive
Éloigné du PSG des “galactiques”, Campos revendique une gestion raisonnée du marché des transferts. Le cas Gianluigi Donnarumma en est l’exemple phare : le gardien italien a quitté le club cet été pour Manchester City. Campos a justifié ce départ par des exigences salariales “au niveau de l’ancien PSG”, incompatibles avec la nouvelle politique.
“Nous ne voulons plus payer pour le prestige, mais pour le mérite”, a-t-il tranché. Une déclaration qui sonne comme une rupture avec l’ère des contrats XXL. Le message est clair : au PSG, le statut ne protège plus, seule la performance compte.
Dembélé, Ballon d’Or ou “crime sportif”
Sur le terrain des récompenses individuelles, Luis Campos a pris position sans nuance. Pour lui, Ousmane Dembélé doit être couronné Ballon d’Or 2025. “Ce serait un crime qu’il ne le gagne pas”, a-t-il lâché.
Le dirigeant portugais a rappelé que l’ailier français a été élu meilleur joueur de la Ligue des champions et de la Ligue 1, et qu’il a “tout gagné cette saison”. Campos va jusqu’à mettre en cause le jury du trophée : “Si Dembélé ne l’a pas, ce n’est pas une faute sportive, mais un problème de compétence chez ceux qui votent.” Une déclaration forte qui ne manquera pas de relancer le débat.
Campos, bien plus qu’un directeur sportif
Enfin, Campos a tenu à rappeler l’étendue de son rôle : il n’est pas seulement celui qui recrute. Il participe à la définition d’une culture de club, à la structuration de l’effectif et au suivi des joueurs sur le plan humain. “C’est un projet de long terme, probablement le dernier de ma carrière”, a-t-il confié, affirmant son attachement au PSG tout en soulignant que le travail et l’exigence restent au centre de tout.
Un PSG en mutation profonde
Les propos de Luis Campos confirment que le Paris Saint-Germain est engagé dans une transformation structurelle.
-
Plus d’identité française, en s’appuyant sur la formation.
-
Plus de cohérence sportive, avec un mercato mesuré.
-
Plus de spectacle et d’imprévisibilité, grâce à Luis Enrique.
-
Plus de méritocratie, avec un discours ferme sur les salaires et les statuts.
Le PSG se veut désormais un club où le collectif prime sur les individualités, où les titres se gagnent autant par la méthode que par le talent. Reste à voir si cette ambition, saluée sur les plateaux, se traduira sur les pelouses européennes.