La ministre des sports Najat Vallaud-Belkacem a rendu visite à l'ancienne gloire du PSG Raï afin que ce dernier lui fasse découvrir sa fondation, cofondée avec Leonardo, Gol de Letra qui s'occupe de l'insertion des jeunes dans les milieux défavorisés. Une visite sur laquelle revient Raï pour Cocorico-carioca.
Votre association semble intimement liée avec la France. Pour quelle raison ?
Depuis le début de l’association, du fait de mon lien avec les supporters, ceux qui m’ont suivi un peu en France, il y a pas mal de gens qui se sont intéressé à mon projet. Ils ont voulu savoir comment ça marche. Donc on a lancé une association en France, Gol de letra France. Depuis onze ans, on a un projet d’échange de jeunes, avec une association française qui s’appelle Sport dans la ville. Ils ont commencé à Lyon et y sont très bien implantés. Ils commencent à prendre de la place à Paris aussi. Depuis onze ans, cela fonctionne et c’est une expérience incroyable pour les jeunes. Tous les ans, il y a environ dix jeunes qui partent là-bas, qui restent trois semaines. Et on échange aussi des éducateurs.
Avec le ministère, au Brésil, il n’y avait pas de projet de formation d’éducateur sportif. Il n’y avait pas plusieurs niveaux de formation. Ils étaient à l’université et n’y avait pas de formation plus courte pour que les jeunes puissent travailler derrière. Donc nous, on a mis en place une formation de moniteur. Avec le ministère, il y a quelques années, on a fait un échange technique. On avait l’expérience de la formation française. Et aujourd’hui, le modèle Gol de Letra, que l’on a lancé ici, avec cet échange, est devenu une référence pour l’État de São Paulo. Aujourd’hui, il existe un centre de formation d’éducateur sportif de l’État basé sur la méthodologie Gol de Letra. C’est grâce à cette bonne relation avec la France, avec le ministère. C’est pour ça que c’est important que la ministre soit venue sur place. C’est plus facile à expliquer et ça va permettre d’avoir d’autres échanges.
D’ailleurs, elle nous a confié avoir adoré cette visite… Est-ce important de sentir le soutien du gouvernement français ?
C’est un immense plaisir. Ça fait partie des choses que j’admire chez les Français. Ils s’intéressent toujours de près, ils viennent voir sur place, ils veulent connaître le travail. Surtout quand il y a un côté social. C’est une vision à laquelle je m’identifie aussi. Ce sont des valeurs qui me plaisent. Le fait que les autorités souhaitent connaître les valeurs qu’on essaye de transmettre, ça me touche beaucoup. Ça me rend fier aussi. Très fier.
On a l’habitude de voir d’anciens footballeurs prêter leur nom à des associations. Ce n’est pas votre cas : vous avez préféré vous impliquer à 100 %…
Au départ, quand j’ai arrêté le foot, j’ai passé environ deux ans ici comme directeur exécutif. Je passais toutes mes journées ici. C’était une période très enrichissante pour moi, parce que c’est quelque chose que je ne connaissais pas. J’ai aidé à monter l’équipe, j’ai appris plein de choses sur l’aspect pédagogique. Ça m’a enrichi en tant que personne. Depuis, bien sûr que j’avais besoin d’avoir d’autres projets à côté, mais j’ai vu que c’était quelque chose qui me plaisait. Je n’ai pas besoin d’être là souvent, mais ce qui me motive le plus, c’est de continuer ce travail avec Gol de Letra. Être là, voir l’évolution des enfants, les transformations du quartier. J’apprends des choses tous les jours ici, émotionnellement et professionnellement. C’est pour ça que ça me plaît et que je continue à venir assez souvent.