Si la Ville de Paris est propriétaire des lieux, c'est un fonds d'investissement américain qui se charge de son exploitation.
Le
point commun entre Jean-Paul II, Johnny Hallyday et Ronaldinho ? Tous
les trois ont «rempli» le Parc des Princes. Des alléluias repris en
chur par la foule pour accueillir le pape en 1980, au feu allumé par
l'idole des jeunes lors de son cinquantième anniversaire, sans oublier
le célèbre «ici c'est Paris» scandé depuis plus de trente ans par les
supporters du PSG, à chaque fois l'émotion submerge les spectateurs.
Bâti
sur l'ancien terrain de jeux des enfants des rois de France, d'où son
nom de Parc des Princes, il a sa place dans l'histoire. D'autant qu'il
se situe dans l'une des plus belles capitales d'Europe. Sa surface,
limitée par le boulevard périphérique, favorise la proximité entre
joueurs et spectateurs. Ce stade ovale et sans pylônes pourrait se
comparer à un chaudron, si le terme ne consacrait déjà un autre haut
lieu du football français, Geoffroy-Guichard.
Aujourd'hui, le
Parc des Princes appartient à la municipalité de Paris. Elle le loue
depuis 1990, sous forme de concession, à la Société d'exploitation
sports-événements (SESE). En 2006, un fonds d'investissement américain,
Colony Capital, associé à d'autres financiers, a racheté à Canal+ le
club de football Paris Saint-Germain et la SESE pour 41 millions
d'euros. En 2008, il en devient l'actionnaire majoritaire.
La
concession actuelle court jusqu'en 2014 et les conditions de son
renouvellement ne sont pas encore décidées. Colony attend donc d'en
savoir davantage pour engager des travaux d'envergure, comme la
construction d'un dôme. Un tel ouvrage nécessite de surcroît l'aval de
l'architecte qui a construit le stade en 1969, Roger Taillibert. Le
match d'inauguration a eu lieu en 1972, il opposait les équipes
olympiques de football soviétique et française. L'URSS a gagné.
150 000 euros pour la pelouse
Pour
le moment, Colony se limite aux investissements d'entretien. Ce qui est
loin d'être négligeable ! Le changement de pelouse tous les 12 à 18
mois s'il n'y a pas trop de matchs de rugby coûte à lui seul
150 000 euros. Adepte des opérations fructueuses, le fonds
d'investissement déroge à sa règle : les comptes de la SESE sont cette
année tout juste équilibrés, tandis que le club perd environ
13 millions d'euros.
Pourtant, le Parc des Princes semble
rentabilisé au maximum. Son planning est d'ailleurs surbooké jusqu'en
2009, voire au-delà. Outre la vingtaine de matchs du PSG, le stade
accueille aussi les rugbymen. Cinq rencontres de la Coupe du monde s'y
sont déroulées en 2007. ì l'occasion, l'équipe de France de football
joue aussi au Parc (France-ðcosse en septembre 2007), mais elle reste
liée contractuellement au Stade de France.
En dehors de ces
événements sportifs, trois grands concerts sont programmés chaque
année. En 2008, le groupe Tokio Hotel, Bruce Springsteen et Mika s'y
sont produits. Comme lors des matchs de foot, le stade peut contenir
environ 50 000 spectateurs. Dans son enceinte, des brocantes géantes
sont régulièrement organisées. Et près de trente rendez-vous
événementiels se tiennent annuellement dans les salons VIP ou au club
house du PSG, décoré aux couleurs de l'équipe. L'auditorium permet
également d'accueillir une centaine de séminaires d'entreprises.
Le
Parc dispose d'un restaurant avec terrasse, le 70, en référence à
l'année de création du PSG. Enfin, tous les mercredis, le site est
ouvert aux visiteurs moyennant six euros par personne. Difficile de
faire mieux ! Idéalement, le PSG, qui récupère les recettes des soirs
de match, pourrait reverser davantage à la SESE. Mais Colony gagnerait
dans une main ce qu'il perdrait de l'autre. Reste alors une solution :
un titre de champion de France, voire d'Europe, pour le PSG. Les
supporters y croient encore. Après tout, Paris est magique.