De son départ avorté à Lyon au malaise du Parc des princes, en passant par ses ambitions en Bleu, le capitaine parisien Sylvain Armand a répondu à toutes nos questions, lundi, après son passage à l'émission ''Match retour'' sur L'Equipe TV. C'était juste après avoir admis, auprès de Vikash Dhorasoo, que lui et ses équipiers auraient dû le soutenir au moment de son licenciement. Tout procès en langue de bois à son égard est désormais déplacé, comme le prouve cet entretien.
«Sylvain Armand, cette première victoire à domicile en Championnat, contre Lens (3-0), a dû faire du bien au groupe…
Bien sûr, elle fait même du bien à tout le monde, au club, à l'équipe, au staff mais aussi aux supporters. Par rapport à eux, on se devait de faire quelque chose, même si depuis le début de saison, on ne faisait pas exprès de ne pas gagner au Parc. Dimanche, on a tout donné, avec un état d'esprit irréprochable, comme à Saint-Etienne (1-0), comme depuis plusieurs matches. En plus, on marque trois buts. On était pas mal critiqués de ce côté-là, c'est donc une bonne chose.
Jérôme Rothen disait après cette victoire au Parc, qu'elle était la preuve que le mal était avant tout dans les têtes. Qu'en pensez-vous ?
C'est vrai. On a l'intention de faire de bonnes choses, de ne pas jouer avec la peur, mais quand l'ambiance est un peu électrique, quand c'est tendu autour, ce n'est pas toujours évident. Inconsciemment, on se retrouve un peu affaibli. On n'ose pas prendre de risque, on va hésiter à tenter un dribble, une transversale, on va plutôt la donner à deux mètres alors que le jeu implique de tenter autre chose. Mais bon, là, on n'a rien lâché, et le premier but de Pauleta nous a libérés. On a ensuite vu des actions intéressantes, comme sur le troisième but. C'est bon pour la confiance.
Vous avez rendez-vous mercredi soir avec Valenciennes en Coupe de la Ligue. Cette compétition fait-elle partie de vos objectifs ?
Oui, et la Coupe de France aussi. On ne joue pas de Coupe d'Europe, alors on doit jouer sur tous les tableaux. Une coupe, pour le club, pour les supporters, c'est toujours un titre de plus au palmarès.
A titre personnel, on vous a annoncé tout proche de Lyon cet été. Vous avez finalement décidé de rester à Paris. Pourquoi ?
á'a été une décision réfléchie, avec ma famille et avec le club. Ce n'est pas que je n'avais pas envie d'aller à Lyon, c'est juste qu'il y a vraiment des choses à faire à Paris. Je ne voulais pas quitter le PSG sur un maintien, parce que Paris mérite autre chose. Vivre une vraie belle saison à ici, c'est forcément quelque chose de magique. J'ai eu la chance de gagner la Coupe de France, contre Marseille (en 2006), et quand j'ai vu la ferveur autour de cette victoire… J'ai été champion de France avec Nantes, mais ça n'avait rien à voir. àtre ne serait-ce que dans les trois premiers toute une saison à Paris, ça doit être quelque chose de grandiose.
Vous étiez vraiment si proche de signer à l'OL ?
(Il mime) A un doigt. Aller à Lyon, c'était quand même un beau challenge. áa demandait beaucoup de réflection. Mais Paris a fait un effort pour me garder, c'est une preuve de confiance et c'est forcément très important. Et puis, moi, j'aime Paris.
Vous est-il arrivé depuis de regretter ce choix ?
Non, je ne regrette jamais mes choix, ils sont toujours réfléchis. Malgré quelques périodes délicates, je n'ai jamais regretté.
Un départ à Lyon vous aurait peut-être ouvert les portes de l'équipe de France…
Forcément, Lyon c'était la Ligue des champions, l'équipe de France. Mais je pense que n'importe quel joueur peut faire partie de l'équipe de France, quel que soit son club. áa passe par ses performances individuelles.
Les Bleus restent-ils un objectif ?
Bien sûr. Quand on a goûté à l'équipe de France (NDLR, Armand compte trois sélections en Bleu), on a toujours envie d'y retourner. Les places sont chères, mais je suis un compétiteur. Je vais tout mettre en oeuvre, pour mon orgueil, afin de faire la meilleure saison possible. Après, on verra.
Après un très bon exercice 2006-07, vous avez eu plus de mal en début de saison. Ce faux départ à Lyon a-t-il pesé ?
áa m'a un peu déboussolé, forcément. Mais ce n'est pas la raison. Il m'a fallu du temps pour me remettre de la saison dernière. Elle m'a paru tellement longue… J'étais à bout, très fatigué. Même après mes vacances, j'ai eu l'impression de ne pas avoir coupé, de ne pas m'être libéré, de ne pas avoir digéré. Et puis, j'ai eu quelques petits problèmes personnels qui n'ont pas arrangé les choses. Après, s'enchaîne un début de saison compliqué, Paris ne gagne pas au Parc, tu retombes tout de suite dans le doute. Quand l'équipe gagne, même avec des prestations moyennes, mentalement, tu reviens plus facilement. Là, c'était difficile, j'ai eu du mal.
Paul Le Guen vous a même sorti à un moment du onze au profit du jeune Sakho. C'était un mal pour un bien ?
Il m'a aligné à nouveau comme titulaire à Strasbourg et depuis, je suis bien revenu. Le fait d'avoir été remplaçant ne m'a peut-être pas fait de mal.
Où vous situez-vous aujourd'hui ?Je pense avoir retrouvé mon meilleur niveau. En début de saison, j'avais aussi des consignes restreintes. Mais ce n'est pas mon jeu de rester bloqué derrière. Je le faisais, parce que je respecte les consignes, mais je savais que je ne pouvais pas faire une saison comme ça. Alors, j'ai pris la décision de rejouer mon jeu. »